EN 1820, l’hôtel Biron, magnifique édifice jouxtant les Invalides, construit au début du XVIIIe par Jean Aubert, le futur architecte des écuries du château de Chantilly, fut vendu à la congrégation du Sacré-C?ur-de-Jésus. Les religieuses y firent construire une chapelle terminée en 1876. Lors de l’ouverture du musée Rodin, en 1919, la nef de cette petite église néo-gothique fut transformée en salle d’exposition. Sa haute toiture fut abattue après la Seconde Guerre mondiale.
La chapelle du musée Rodin revit aujourd’hui après deux années de travaux conduits par l’architecte Pierre Faloci, dans un style contemporain, bien que respectueux de la structure d’origine, avec une salle qui accueillera dorénavant deux expositions temporaires par an.
La première, sur le thème de « La sculpture dans l’espace », pose la question de savoir à quelle hauteur doit être placée une sculpture, réflexion qui intéressa Rodin. Pour ses « Bourgeois de Calais » (?uvre conçue entre 1884 et 1895), le sculpteur avait d’abord voulu présenter sa statue sans socle, puis avait suggéré qu’on la plaçât à plusieurs mètres au-dessus du sol, afin que le visiteur en ait une vision globale et culminante. Son souhait est aujourd’hui exaucé puisque les « Bourgeois » sont présentés ici à quatre mètres de haut, sur un échafaudage.
Plus d’une centaine d’?uvres de Rodin principalement, mais également de Brancusi, Giacometti, Louise Bourgeois jusqu’à Didier Vermeiren et Richard Wentworth, complètent l’exposition et apportent chacune un point de vue intéressant sur la question du support de l’?uvre. Ainsi, « le Coq » de Brancusi, placé sur un socle de calcaire qui repose lui-même sur un socle en bois, ou la « Table » d’Alberto Giacometti, qui est son propre socle et sur laquelle sont posés les éléments de la sculpture, ou encore l’?uvre de Louise Bourgeois installée sur un oreiller de pierre.
« La sculpture dans l’espace. Rodin, Brancusi, Giacometti… » Musée Rodin. 79, rue de Varenne, Paris 7e. Tél. 01.44.18.61.10. Tous les jours sauf lundi, de 9 h 30 à 16 h 45. Entrée : 7 euros (TR : 5 euros). Jusqu’au 26 février.
Catalogue, 96 p., éditions du musée Rodin, 29 euros.
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