La santé serait-elle le talon d’Achille de la campagne régionale de l’UMP en Île-de-France ? Force est de constater que les propositions de Valérie Pécresse, tête de liste UMP en Île-de-France, se réduisent à peau de chagrin. Sa principale mesure concerne « la création de crèches et de microcrèches à proximité des gares ou dans des espaces aménagés » ! Autre proposition : « Mettre en réseau les services hospitaliers d’urgence de la région pour garantir une prise en charge adaptée dans les 20 minutes suivant l’appel au samu. » Et c’est tout ! Le programme de Jean-Paul Huchon, président sortant du conseil régional et tête de liste socialiste, en comparaison, fait figure de plan pluriannuel extrêmement ambitieux ! Plusieurs thématiques sont abordées : les réseaux de soins, l’installation de praticiens, la création de maisons de santé, l’aide financière aux étudiants, la télésanté, les systèmes d’information de santé, les urgences, la santé publique… À cela, il faut ajouter la proposition faite par Jean-Paul Huchon en octobre 2009 : soit un plan d’un milliard d’euros dévolu à la santé publique « afin de remédier au désengagement massif de l’État ». À condition de « sauvegarder la clause de compétence » remise en cause par la réforme territoriale, et de « préserver les ressources régionales ». À cette occasion, Jean-Paul Huchon a rappelé que « la région Île-de-France a investi 300 millions d’euros dans les secteurs de la recherche médicale et de la santé entre 2004 et 2009 […] Elle finance les centres d’accueil de jour et de consultation, les centres de planification et de contraception, les services d’urgence… » Comme pour illustrer son propos, il a posé en janvier dernier la première pierre d’une maison de santé de Villiers-le-Bel, financée en partie par le conseil régional. En novembre dernier, la Région a inauguré le cyclotron de l’hôpital Saint-Louis, cofinancé par le conseil régional. La Région a également accueilli les Assises pour une politique citoyenne en santé mentale, à la fin de l’année dernière. Surtout, Jean-Paul Huchon a pris fait et cause pour les personnels frondeurs de l’AP-HP, qui refusent le plan stratégique 2010-2014 de la direction. Et qui prévoirait quelque 1 000 suppressions annuelles de postes chaque année, jusqu’en 2013. Il a demandé « un moratoire sur les suppressions de postes à l’AP-HP », arguant du fait que « des logiques comptables à courte vue ne doivent pas pénaliser la qualité des soins pour les Franciliens ». Il a aussi tiré la sonnette d’alarme sur les fermetures de centres IVG en Île-de-France. En somme, il a le beau rôle. Face à tant d’attaques sur la politique d’un gouvernement dont elle est partie prenante, Valérie Pécresse reste sur la défensive. Dans deux communiqués de presse, les porte-parole de Valérie Pécresse, Chantal Jouanno, Rama Yade et Frédéric Valletoux, appellent « monsieur Huchon et madame Hidalgo à faire preuve de responsabilités sur un sujet aussi crucial et qui doit nous rassembler : l’hôpital public ». En affirmant « qu’aucune décision de suppression de postes n’a été prise ». Contredisant, en cela, Benoît Leclercq, directeur général de l’AP-HP, qui affirmait, dans les colonnes du Parisien, le contraire… Bref, la tête de liste de l’UMP semble gênée aux entournures sur les questions santé : comment en parler, sans que l’opposition ne lui renvoie, tel un boomerang, les suppressions de postes à l’AP-HP, et les fermetures annoncées de services, comme à l’hôpital Trousseau par exemple ? En revanche, Jean-Paul Huchon et son équipe, sur la thématique, hospitalière, joue sur du velours, comme en témoignent les multiples déplacements qui de Huchon qui de Delanoé, dans les hôpitaux parisiens. Pour le moins, la santé aura été la pierre d’achoppement de la campagne régionale d’ Ile-de-France…
Politique
La santé, terrain glissant pour l’UMP…
Publié le 20/03/2010
- 0 RéactionsCommenter
- Partager sur Facebook
Facebook
- Partager sur Twitter
Twitter
- Partager sur Linkedin
Linkedin
- Partager par mail
Mail
Article réservé aux abonnés
Durant toute la campagne pour les régionales, Jean-Paul Huchon, tête de liste PS, n’a eu de cesse de brandir, comme un chiffon rouge, la politique sanitaire du gouvernement, responsable selon lui de suppressions de postes à l’AP-HP et de fermetures de service. Valérie Pécresse, candidate de l’UMP, avançait donc en terrain miné…
J.-B. G.
- 0 RéactionsCommenter
- Partager sur Facebook
Facebook
- Partager sur Twitter
Twitter
- Partager sur Linkedin
Linkedin
- Partager par mail
Mail
Source : Décision Santé: 263
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature