« C’est une réforme attendue mais qui se met en place dans une forte contrainte de temps », a rappelé en introduction le Dr Luc Ginot, ARS-Île-de-France. Comme l'a rappelé le Dr Aminata Sarr, Direction générale de la santé, ces deux types de structures, « fruits de l'histoire », ont aujourd’hui des missions complémentaires mais en partie redondantes. Avec l’article 47 de la loi de financement de la Sécurité sociale 2015, la lisibilité et l’accessibilité du dispositif sont simplifiées à travers un seul type de structure, une habilitation unique par l’ARS, et une seule ligne budgétaire de l’assurance maladie. Avec deux différences de taille : l’anonymat facultatif sera choisi par l’usager. Et l’intégration d’une nouvelle mission : l’approche globale de la santé sexuelle. C’est aussi une recentralisation par l’État de la lutte contre les IST. Mais les collectivités territoriales pourront néanmoins « gérer un Cegidd dans le cadre d’une convention conclue avec l'ARS », a rappelé Aminata Sarr. L’ARS programmera la stratégie, la coordination, le suivi et l’analyse de l’activité des Cegidd.
Cegidd-Planning familial : complémentaires ?
Le Dr Eric Billaud (Corevih Pays-de-la-Loire) a rappelé la recrudescence des IST, la sous-utilisation des vaccins anti-VHB ou anti-HPV, l’insuffisance du dépistage, la croissance du recours à la contraception d’urgence et la baisse de l’utilisation de la pilule, les difficultés autour de la sexualité des personnes en situation de handicap ou en situation carcérale, la promotion de la santé sexuelle insuffisante dans les établissements scolaires… La création des Cegidd en tant qu’interlocuteur unique pourrait donc réduire une des difficultés actuelles constatée sur le terrain. Aujourd’hui, il existe peu d’expériences françaises en matière de centres dédiés à la santé sexuelle, qui permettent de mieux répondre aux besoins : « Le 190 à Paris, trois centres sur l’Île de la Réunion, un centre en projet à Toulouse. Dans les Pays de la Loire, un réseau d’appui et d’expertise en santé sexuelle essaye de coordonner les actions du territoire », a justement décrit Éric Billaud.
Mais pour orienter les centres qui vont se mettre en place dès janvier 2016, ce dernier a rappelé quelques attentes fortes : « Avoir une approche holistique de la santé sexuelle, une approche également positive, non discriminante, à travers une offre facilement accessible et un suivi global. »
Mais « il va falloir forcer le vecteur communautaire et associatif qui devra être présent dans ces lieux », a complété Éric Billaud. Stéphane Morel (Aides) a aussi rappelé leur complémentarité aux côtés des professionnels : « Grâce au volontariat et au militantisme, nous avons une certaine souplesse et une adaptabilité. Nous pouvons appeler les personnes, les accompagner à un rendez-vous ou un test de confirmation diagnostique… L’accompagnement à la prophylaxie pré-exposition est aussi très efficace », a-t-il insisté.
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