La santé par la pub

Publié le 29/11/2001
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Antiquités

Vous éviterez le mal de mer grâce aux pastilles Néréides, le Sirop des Vosges vous empêchera de tousser, Gardol sauve de l'arthrite et le sel Chabanel extermine les microbes. Trop beau pour être vrai ? À l'époque (la Belle Epoque), la notion de publicité mensongère n'existait pas et ces outrances ne sont pas le moindre charme des affiches imagées d'antan.

En 1923, la France célébrait le centenaire de Pasteur avec une exposition à Strasbourg, dont l'affiche vaut aujourd'hui 1 800 à 2 000 F (275/300 euros). Pour dix fois plus cher (2 500/3 000 euros), Léonetto Cappiello s'est aussi intéressé à l'événement. En revanche, son incontournable « Thermogène » cracheur de feu a été multiplié à tant d'exemplaires que sa cote ne dépasse pas aujourd'hui 4 000 F (600 euros). Un peu dans la même veine, le célèbre affichiste a mis aussi son talent au service du dentifrice Verdol, hygiène de la bouche, parfum et goût exquis ! Qui risque d'atteindre 25/30 000 F (3 800/4 500 euros).
Dans un style différent mais presqu'aussi coûteux, (15/18 000 F ou 2 300/2 750 euros) Lorant-Heilbronn nous montre un gentleman en tenue de soirée et une demi-mondaine à demi-nue en train de trinquer avec un verre de « Oreza, source Piane ».
Mais mieux vaut prévenir que guérir. Pour conserver la santé, rien ne vaut un séjour sur les plages iodées de la Normandie. Une affiche de Privat Livemont rappelle à propos pour 18/20 000 F (2 500/3 000 euros) que, en 1896, Cabourg n'était qu'à 5 heures de Paris. Que cela semble loin !

Lundi 3 décembre, 11 h et 14 h, Hôtel Drouot, salle 15, étude Eric Couturier.

F. D.

Source : lequotidiendumedecin.fr: 7021