MENEE conjointement par les ministères de la Santé et de l'Education nationale, la première enquête sur la santé des enfants scolarisés en CM2 porte sur 8 500 filles et garçons répartis dans toutes les académies, à l'exception de Clermont-Ferrand et de Poitiers*. Elle se fonde sur les examens réalisés en 2001-2002 par les médecins et les infirmières, comme cela se fait en grande section de maternelle et en 3e.
9,5 % d'asthmatiques.
Au moment de l'étude, 9,5 % des jeunes de 10-11 ans étaient traités pour cause d'asthme et 14 % en avaient souffert au cours de leur vie. Comme chez les enfants de 6 ans, les garçons sont davantage concernés que les filles : 16 % versus 13 % pour ceux qui ont déjà eu une crise et 11 % versus 8 % pour les sujets en traitement. Les départements d'outre-mer et l'ouest de la France ont le plus grand nombre d'asthmatiques. Les élèves dont le père est ouvrier sont moins fréquemment diagnostiqués ou traités. Les enfants uniques et les aînés d'une fratrie semblent plus exposés. En revanche, il n'existe pas de différence significative entre milieu rural et urbain, et zone d'éducation prioritaire (ZEP) ou non.
20 % en surpoids.
Au chapitre de l'alimentation, 20 % sont en situation de surpoids, dont 4 % d'obésité. Dans les deux cas, la profession du père constitue le facteur le plus discriminant : « Il y a presque deux fois plus de jeunes en surpoids parmi les élèves de la classe ouvrière que chez les cadres. » Pour l'obésité, c'est encore plus flagrant : 7,3 % d'enfants d'ouvriers non qualifiés en sont atteints, contre 1,3 % chez les cadres. Une alimentation pauvre en fruits et en légumes accentue le risque pour les garçons d'être en surpoids modéré (hors obésité). Un petit déjeuner régulier préserve du surpoids. Les enfants d'ouvriers, qui en prennent moins souvent (79 %) que les enfants de cadres (91 %), basculent plus facilement dans le surpoids. Pour les deux sexes, l'inactivité physique et le nombre élevé d'heures passées devant un écran jouent sur la probabilité d'être obèse, au même titre que la scolarisation en ZEP et la vie dans le Nord - Pas-de-Calais.
18 % ont une dent cariée.
En ce qui concerne la santé bucco-dentaire, 18 % ont au moins une dent cariée non soignée, 8 %, deux, et 4 %, trois. L'enquête montre, là encore, une influence importante du milieu social. Le nombre moyen de dents cariées, soignées ou non, est important en ZEP et deux fois plus élevé chez les ouvriers non qualifiés que parmi les cadres. Le fait que la mère travaille et de manger régulièrement à la cantine (ce qui n'est pas le cas des enfants d'ouvriers) diminue sensiblement le risque d'avoir des caries non soignées.
Problèmes de vue (29,5 %) et auditifs (4,9 %).
Seules les anomalies visuelles et auditives échappent à l'influence de l'environnement socio-économique ou familial. 29,5 % ont des troubles de la vision : 11 % myopie, 9 % astigmatisme, 7 % hypermétropie et 2,5 % strabisme. Les filles semblent plus affectées que les garçons par la myopie, l'hypermétropie ou l'astigmatisme, et les élèves du Sud-Est sont moins touchés. Les élèves des ZEP et d'Ile-de-France sont plus souvent repérés pour d'éventuels problèmes de vue. Pour les déficiences auditives, une prévalence féminine supérieure est constatée : 5,7 % contre 4,2 %.
Enfin, 95 % des jeunes de CM2 étaient vaccinés contre la rougeole en 2001-2002, sans différence notable entre les filles et les garçons. Dans les départements d'outre-mer, la couverture vaccinale est presque totale (99 %), et, en métropole, les régions situées dans la moitié nord sont les plus protégées (97,5 %).
* « Etudes et résultats » (ministère de l'Emploi), n° 313 juin 2004.
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