L'IMPACT sur la santé des pollutions de l'air, de l'eau, et des produits chimiques est sous-estimé par les professionnels de la santé, dénoncent les auteurs d'un rapport sur la santé et l'environnement, remis la semaine dernière au Premier ministre.
Un comité de 22 experts a établi, à la demande du gouvernement, un diagnostic des enjeux de santé environnementale. « Le corps médical et les professionnels de santé sont peu au fait des questions de santé environnementale », regrettent les auteurs. Et pourtant, « la qualité chimique de l'air, dans l'habitat et en milieu ouvert urbain, est aujourd'hui considérée comme l'une des causes possibles de l'augmentation forte du nombre de jeunes personnes asthmatiques constatée depuis trente ans », notent-ils. On constate dans les pays développés « une véritable épidémie de maladies allergiques ».
La commission d'experts a formulé 14 recommandations. Les experts jugent en effet parfaitement « évitables » les milliers de décès liés chaque année en France aux infections ou aux intoxications aiguës, aux conditions climatiques extrêmes et à la pollution. Ils préconisent une politique active de prévention, avec la diminution des émissions polluantes des véhicules (généralisation du filtre à particules sur les moteurs diesel) et une alerte renforcée des populations en cas de pollution, de grand froid ou de canicule. Ils recommandent également de réduire l'exposition à certains pesticides et produits chimiques, et d'accentuer l'évaluation de tous les produits. Les scientifiques soupçonnent de plus en plus les produits chimiques présents à l'état diffus dans l'environnement d'être responsables de la multiplication, depuis vingt ans, de certains cancers et de la croissance foudroyante des maladies allergiques et de l'asthme. Les captages d'eau, dont certains sont contaminés par les nitrates et les pesticides, doivent être mieux protégés, selon eux.
Un plan gouvernemental.
Par ailleurs, les experts jugent prioritaire la formation des professionnels du bâtiment face aux risques liés à l'habitat. Sévères sur la faiblesse de la recherche française en santé-environnement et le peu d'intérêt des professionnels de santé, ils réclament la création d'une discipline spécialisée en santé environnementale.
Sur cette base, le Premier ministre a demandé aux ministres de la Santé, de l'Ecologie et du Travail d'élaborer, pour juin prochain, un plan d'action de lutte contre les risques sanitaires liés à l'environnement qui doit se situer « au plus haut niveau de ce qui existe déjà au plan international ». Les acteurs socio-économiques et associatifs seront consultés et associés à l'élaboration de ce plan, ont assuré les services du chef du gouvernement.
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