La décision de diminuer le nombre de médecins a permis (par prévision de manque d’effectif médical) de fermer les cliniques de petites et moyennes importances, entraînant sur le marché une augmentation éphémère d’infirmières ce qui a permis également, à ceux qui nous gouvernent, de fermer des écoles d’infirmières. La spirale du déclin de la santé est amorcée. La compétition économique mondiale devenant de plus en plus âpre, et les politiques ayant passé la main aux financiers, la valse de délocalisation des entreprises commença pour augmenter les dividendes de leurs actionnaires. Pour tenter d’attirer et garder ces entreprises, les politiques leur promettent des exonérations de charges sociales creusant ainsi encore plus profondément le déficit de la Sécurité sociale, phénomène amplifié par l’augmentation des chômeurs.
Tous les gouvernements ont conscience que la mondialisation ne fait aucun cas du social, tenu pour responsable de la non-rentabilité maximale du business. Le déficit de la Sécurité sociale devient un gouffre dont la responsabilité est immédiatement rejetée sur les médecins par les politiques qui continuent à fermer les hôpitaux, réduisant le nombre des services hospitaliers, les maternités. Les gouvernements, pour ne pas mettre fin à la mondialisation, jouent le jeu des entreprises et des financiers : la paupérisation de la santé s’amplifie avec de plus en plus de zones médicalement désertifiées.
Nous arrivons à une situation ubuesque où l’Etat se trouve dans l’incapacité de former le nombre nécessaire de médecins par manque de moyen pécuniaire et/ou du fait des nombreuses fermetures des services hospitaliers indispensables aux étudiants pour apprendre leur métier. Afin d’obtenir le nombre approprié de médecins sur le territoire français, le gouvernement s’en remet à l’apport de médecins étrangers, la formation des futurs médecins français par leur propre moyen pécuniaire dans des écoles situées hors de France et en demandant aux médecins de plus de 65 ans de ne pas prendre leur retraite.
À ce stade, nos hommes politiques, paraissent être dans le cafouillage le plus complet sur la politique de la santé à mener, et proposent diverses solutions en vrac :
- Étatisation, création de réseaux de soins mutualistes, fin de liberté de choix du médecin, imposition du lieu d’exercice, arrêt du paiement à l’acte, gardes à outrance, création de maisons médicales, etc. ….
- Le médecin généraliste ne devient qu’un simple régulateur destiné à orienter les malades vers les spécialistes, voir un officier de santé, ou … ?
- Mais on accroît sa responsabilité: responsable de la conduite automobile chez les personnes âgées, de leur nutrition, de leur traitement (qui est généralement jugé, on ne sait pourquoi, mal adapté), responsable du suivi psychiatrique des patients que l’on réintègre dans la collectivité du fait des fermetures des services psychiatriques, responsable de la recrudescence de l’alcoolisme, du tabagisme, des drogues, responsable d’une non-prévention totale pour les vaccinations, ou contre les cancers, etc. …, responsable du suivi des patients (même hospitalisés), etc. …
- Imposition des génériques, de directives et de protocoles, etc. …
L’Etat et la Sécurité sociale exigent du médecin tellement d’obligations qu’il lui est de plus en plus difficile d’exercer consciencieusement son véritable métier : soigner.
Messieurs les politiques, vous faites porter aux médecins généralistes une responsabilité trop étendue et non gérable avec comme sanction le tribunal administratif ou de grande instance.
Les médecins sont au stade de « burn out », et actuellement 70 % des futurs médecins estiment qu’ils sont prêts à quitter la profession (20 juin 2013 SIHP et Sofres). Selon la politique de santé que vous nous imposerez, vous porterez la responsabilité ou non d’une « Bérézina ». Messieurs les politiques vous êtes coupable de la récession de la santé par votre politique, n’en devenez pas responsables.
Je m’inquiète en ces temps de vacances, quelle loi , décret ou ordonnance va-t-on nous imposer à la sauvette ?
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature