«LA TERRE vit aujourd’hui au-delà de ses capacités à absorber un produit gaspillé de première importance: les gaz à effet de serre issus des activités humaines.» Les auteurs australiens et néo-zélandais d’une étude publiée en ligne par « The Lancet » (9 février) veulent mettre en garde contre les effets pour la santé du réchauffement climatique qui en résulte (entre 1,4 et 5,8 degrés de plus d’ici à 2100).
Leur recensement se fonde sur une recherche par mots clés dans des bases de données, dont MedLine. La liste des conséquences du réchauffement, la plupart nocives, est longue. Cela va de l’augmentation des décès dus à la canicule ou aux événements climatiques extrêmes (tempêtes, inondations) à la propagation plus rapide de maladies infectieuses en passant par l’augmentation des allergies (la saison des pollens dure plus longtemps) ou la diminution des ressources alimentaires (contamination des aliments, sécheresse, pénurie de poissons…). Selon une modélisation des effets du changement climatique sur la production de céréales, le nombre de personnes sous-alimentées dans le monde pourrait par exemple augmenter de 5 à 10 %.
Tony McMichael (université de Canberra) et ses collègues soulignent que certains de ces effets sont déjà sensibles depuis plusieurs décennies. Ils estiment que la moitié environ des décès supplémentaires observés lors la canicule qui a touché l’Europe en 2003 peuvent leur être attribués. De nombreux rapports montrent aussi que le changement climatique influe déjà sur l’incidence de plusieurs maladies infectieuses bien que, selon les auteurs, aucune étude ne soit concluante.
Pour les auteurs, il faut en tout cas dès à présent reconnaître la possibilité de risques très importants pour la santé, ce qui impose des stratégies adaptatives et des choix cruciaux.
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