C'EST LEUR quatrième rendez-vous du siècle. Le soleil s'immiscera derrière la lune, ne laissant paraître qu'un anneau de lumière concentrique. L'éclipse annulaire de soleil du 3 octobre prochain devrait encore attirer beaucoup d'observateurs en Europe, en Afrique et en Asie. En France, le phénomène sera partiel et visible en métropole entre 9 h 43 et 12 h 39, à Mayotte, entre 13 h 24 et 16 h 18, et à la Réunion, entre 14 h 57 et 16 h 25. Les plus chanceux devraient être les habitants du Sud-Ouest, région dans laquelle le pourcentage de la surface du disque solaire occultée par la lune atteindra 83 %. Dans le Nord, le degré d'occultation ne sera que de 55 % (65 % à Mayotte et 50 % à la Réunion).
Comme chaque fois, la Direction générale de la santé renouvelle ses recommandations et souligne que « l'observation d'un tel événement nécessite impérativement de se protéger les yeux afin d'éviter toute lésion oculaire ».
Risques ophtalmiques.
L'observation directe du soleil expose à des risques importants d'accidents ophtalmiques, notamment aux heures les plus proches du midi solaire, période à laquelle les rayonnements visibles de courte longueur d'onde et les ultraviolets sont le moins absorbés par l'atmosphère. Deux types de lésions sont à craindre : les lésions cornéennes de type kératite et les brûlures rétiniennes. Les premières, liées essentiellement aux ultraviolets, sont douloureuse mais réversibles en quelques jours. Les secondes, liées à l'effet thermique du rayonnement solaire et à un effet photochimique sur les cellules rétiniennes particulièrement fragiles, peuvent être irréversibles et conduire à une altération définitive de la vue.
Toute personne désireuse d'observer l'éclipse dans de bonnes conditions de sécurité doit impérativement se munir de lunettes spéciales de protection complètement opaques à la lumière normale. Il s'agit d'équipements de protection individuelle qui « doivent être conformes aux dispositions prévues par la direction européenne 89/689/CEE », rappelle la DGS.
La partie filtrante doit être constituée soit de films plastiques transparents recouverts d'une fine couche d'aluminium, soit des films de polymère noir teintés dans la masse. Les montures, généralement en carton, « doivent être considérées comme étant à usage unique », car la qualité du filtre se dégrade en cas de mauvaises conditions de conservation. Les verres de soudeur, soit tenus à la main, soit montés sur un carton de protection, constituent actuellement la meilleure protection, à condition d'être correctement utilisés. Ces verres n° 14 (norme européenne EN 169 : 1992), de bonne caractéristique optique, ne risquent pas de se détériorer ou de se modifier dans le temps et peuvent donc être réemployés.
Tout autre moyen de protection est à proscrire : verres fumés, films radiologiques ou simples lunettes de soleil. La DGS met en garde contre l'utilisation d'instruments d'optique (jumelles ou appareil photographique) lors de l'observation.
Enfin, pour plus de sécurité, il convient de limiter à quelques minutes les durées d'observation continue, en effectuant des temps de pause pour reposer les yeux.
Des lunettes seront disponibles chez les opticiens, les pharmaciens ou dans les magasins spécialisés.
De la fantaisie en toute sécurité.
Les opticiens Atoll lancent une vaste opération relayée par une campagne télévisée sur les grandes chaînes nationales. Des lunettes seront distribuées gratuitement et sans obligation d'achat, dans les points de vente de toutes les grandes villes de France. A cette occasion, les opticiens s'engagent à répondre aux questions des amateurs et à les avertir des dangers d'une mauvaise protection. Agréées CE pour une sécurité optimale, les lunettes ne manquent pas de fantaisie. Inspirées de l'univers du chanteur Antoine (look seventies, imprimé bucolique et couleurs vives qui fleurent bon la chemise hawaïenne), leur message est explicite : « Ne pas se prendre au sérieux, d'accord, mais la santé des yeux d'abord. »
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature