J'ai lu avec attention l'article sur la prise en charge sanitaire des migrants (« le Quotidien » du 11 septembre). Je ne suis pas insensible à ce qui leur arrive mais je voulais émettre plusieurs remarques.
La prise en charge des populations en situation de précarité, quelle qu'en soit la cause, rencontre actuellement un déficit tant en moyens humains que matériel avec pour conséquence une aggravation des pathologies et/ou un renoncement aux soins parfois simplement parce que l'accès y est impossible.
Sur le plan des affections psychiatrique la situation est cornélienne mais elle l'est pour l'ensemble de la population : ici le délai moyen pour avoir une consultation psychiatrique est de l'ordre d'un an voire plus, en pédiatrie, les CMP sont saturés et seuls les cas les plus graves sont pris en compte avec une prise en charge le plus souvent partielle faute de moyens.
Et que dire de certains handicaps tel que l'autisme où, dans le meilleur des cas, le délai simplement pour avoir un diagnostic est de plusieurs années et où ensuite, il n'existe de toute façon aucune prise en charge faute de place.
Je comprends donc que la situation des migrants puisse devenir désespérée mais elle ne fait que refléter celle d'une société où les coupes budgétaires diverses et le manque de moyens criants en font les premières victimes mais hélas non les seules : c'est celle de la précarisation de certaines populations et de la paupérisation des moyens sanitaires.
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