Selon une enquête 2000-2001 des médecins et des infirmiers de l'Education nationale, réalisée dans le cadre du bilan de santé scolaire effectué avant l'entrée à l'école primaire, les enfants de 5-6 ans ne sont pas plus égaux que leurs parents en matière de santé (1).
Les quelque 760 000 élèves de dernière section de maternelle (2), d'un âge moyen de 5-6 ans, vivant dans de grandes agglomérations et, surtout, en ZEP sont plus exposés que leurs petits camarades à des troubles liés au poids, à la vision ou encore au langage.
Quatorze pour cent des 5-6 ans au total souffrent de surcharge pondérale (4 % ont une obésité et 10 % un surpoids modéré). Chez les enfants uniques ou qui n'habitent pas avec des frères et sœurs, ces taux sont respectivement de 12 et 5. Le groupe des filles, plus exposées à la prise de poids, compte 4,4 % d'obèses et 11,5 % de victimes de surpoids modéré, contre 3,3 % et 8,8 % pour les garçons.
Les enfants des grandes villes, les Franciliens en tête, paient un lourd tribut à leur mauvais régime alimentaire. 11,6 % des Franciliens présentent un surpoids modéré et 5 % une obésité, contre 9,2 et 3,6 %, respectivement, des petits campagnards. En ZEP, la surcharge pondérale touche 17,3 % des 5-6 ans, dont 5,5 % d'obèses. En primaire (CP-CM2), la part des élèves en zones d'éducation prioritaires varie de 3,5 % dans l'académie de Rennes et 6,4 % à Poitiers et Limoges, à 27,5 % à Paris et 28,2 % à Créteil et 26,2 % dans les DOM. « Aucune relation significative » n'est à relever « entre le fait de fréquenter la cantine scolaire et le phénomène de surpoids », tiennent à souligner les enquêteurs.
Vision et santé bucco-dentaire
Au niveau de la vision, 5 % accusent une hypermétropie, 3,5 %, un astigmatisme, 2,5 %, une myopie, 1,5 %, un strabisme, et 12 % portent des lunettes. Là encore, les déficits les plus fréquents sont rencontrés en ZEP, mais seulement 10 % de ces enfants ont des lunettes.
La santé bucco-dentaire n'échappe pas à cette ségrégation. En zones d'éducation prioritaires, le pourcentage des élèves présentant des caries est près de deux fois plus élevé que hors ZEP. De même pour la maîtrise du langage : les fillettes se révèlent plus avancées, mais en ZEP, on compte 13 % d'enfants en retard, contre 6 % ailleurs.
En outre, l'asthme affecte de façon plus ou moins sévère entre 6 et 12 % des enfants de 6 ans, avec une prédominance masculine (7,4 % des garçons et 4,8 % des filles). Enfin, la couverture vaccinale par le ROR ne constitue pas un facteur discriminant, puisqu'elle est de 91 % en zones d'éducation prioritaires et de 90 % à l'extérieur. On est quand même en deçà des 95 % à 2 ans « considérés comme nécessaires pour éradiquer le virus de la rougeole ».
(1) Etude portant sur 30 000 élèves, publiée dans « Etudes et Résultats », n° 155, janvier 2002 (ministère de l'Emploi et de la Solidarité).
(2) Dont 100 000 environ dans le privé.
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