UN MAUVAIS souvenir ! C’est l’image qu’Elodie retiendra de sa première année de médecine. Inscrite l’an dernier à la faculté catholique de Lille, cette étudiante de 19 ans a passé une sale année. «Il fallait systématiquement arriver une heure à l’avance pour avoir une bonne place dans l’amphi, sinon, on n’entendait pas le prof. Et l’ambiance était déplaisante: chacun pour soi, et aucune entraide. Je ne m’attendais pas à cela.»
Elodie s’est rapidement trouvée submergée : «Je n’ai pas travaillé assez. Du coup, je me suis retrouvée dans le quatrième groupe, avec cinq de moyenne.» Découragement et décrochage. Elodie est arrivée 300e sur 420, pour un numérus clausus de 88. «J’étais trop loin pour tenter un redoublement. Et puis, sacrifier encore une année de ma vie sans être sûre de décrocher le concours, je trouvais cela trop pénible.»
Du coup, Elodie a opté pour des études de kiné. Elle s’est inscrite en Belgique, à la faculté de Bruxelles.
«A Lille, il n’y a que 14places pour 110candidats. Mes chances étaient encore minimes. A Bruxelles, l’examen a lieu en fin de première année. Si on travaille, on décroche le concours.»
Pour être retenue, Elodie devait cependant passer un autre barrage : le tirage au sort. Un nouveau mode de sélection mis en place cette année par les écoles belges pour réduire le nombre d’étudiants français.
Jugeant la proportion de Français anormalement élevée dans les filières paramédicales (jusqu’à 80 % dans certaines écoles), la ministre de l’Enseignement supérieur, Marie-Dominique Simonet, a fait voter une loi limitant à 30 % le taux d’étrangers admissibles dans ces formations.
Du coup, il ne reste plus que 75 places pour tous les étrangers en médecine vétérinaire et 590 en kinésithérapie (contre 2 000 l’année dernière).
Pour départager les candidats, les écoles ont opté pour la roulette belge : un tirage au sort parmi les inscrits. Il y a quelques jours, Elodie a appris qu’elle faisait partie des heureux élus. Sur les 131 Français inscrits, 52 seulement ont été tirés au sort. Mais, dans certaines écoles, les chances étaient encore moindres : à Tournai, par exemple, ville proche de la frontière, 500 Français briguaient 30 places.
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