SELON le Pr Eric Bruckert (hôpital de la Pitié-Salpêtrière, Paris), l’arrivée des statines a révolutionné la prise en charge des hypercholestérolémies. Une méta-analyse parue fin 2005 dans le « Lancet » montre que le traitement par les statines étudiées diminue significativement la morbi-mortalité cardio-vasculaire avec, pour la première fois, la mise en évidence d’une réduction des AVC. Il existe une relation linéaire entre la diminution du taux de LDLc et la réduction des événements cardio-vasculaires. Les données indiquent, par exemple, qu’une diminution de 1,5 mmol/l de LDLc est associée à une réduction de 18 % de la mortalité et de 31 % des événements cardio-vasculaires majeurs. «En extrapolant, avec la rosuvastatine 5mg, on pourrait espérer une réduction de 40% des événements cardio-vasculaires majeurs», estime le Pr Bruckert.
Le bénéfice des statines se manifeste de façon précoce pour tous les sous-groupes, y compris les diabétiques, avec une bonne tolérance, sans risque accru de cancer.
Une autre métaanalyse (« Jaad » novembre 2005) montre que le bénéfice cardio-vasculaire est lié exclusivement à la réduction de LDLc et non pas à des effets pléiotropes cardio-vasculaires (ce qui n’exclut pas de possibles effets pléiotropes dans d’autres domaines) ; des conclusions qui pourraient mettre fin à un débat qui fait long feu.
Exercice physique régulier.
Les recommandations de l’Afssaps concernant la prise en charge des dyslipidémies précisent que le patient, avant de commencer un traitement, doit suivre un régime hypocholestérolémiant associé à un exercice physique régulier qu’il devra poursuivre en cas de traitement durant toute la durée de celui-ci (effet additif).
Les statines sont le traitement de choix en première intention, y compris en cas de diabète, sauf exceptions : intolérance aux statines, triglycéridémie supérieure à 4 g/l et le trio (triglycérides élevés, HDLc bas et LDLc inférieur à 1 g/l). La posologie la plus faible est recommandée pour commencer.
L’étude de J.-W. Blasseto analyse cinq essais contrôlés randomisés en double aveugle comparant la rosuvastatine 5 et 10 mg à trois autres statines aux doses initiales habituelles sur la baisse de LDLc. A la dose de 5 mg par jour, la rosuvastatine entraîne une baisse (de 40 à 45 %), significativement plus importante que les autres, du taux de LDLc avec une efficacité dans les différents sous-groupes. Des études de morbi-mortalité sont en cours.
Les indications de Crestor 5 mg sont :
– hypercholestérolémies pures (type II a, incluant les hypercholestérolémies familiales hétérozygotes) ;
– dyslipidémies mixtes (type IIb) en complément d’un régime lorsque la réponse au régime et autres traitements non pharmacologiques (exercice, perte de poids) n’est pas suffisante ;
– hypercholestérolémie familiale homozygote en complément d’un régime et d’autres traitements hypolipidémiants (comme l’aphérèse des LDL) ou lorsque des traitements ne sont pas appropriés.
L’aventure de la rosuvastatine ne s’arrête pas là : plus de 50 000 patients sont inclus dans différents essais thérapeutiques notamment ceux de morbi-mortalité dans l’insuffisance cardiaque.
Conférence de presse organisée par AstraZeneca.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature