Les résultats de deux essais, MERCURY I et STELLAR, ont été présentés lors des dernières sessions scientifiques de l'American College of Cardiology. Tous deux font partie d'un vaste projet d'études cliniques lancé par les Laboratoires AstraZeneca. Baptisé GALAXY, ce projet doit comporter au moins seize études cliniques qui incluront plus de 80 000 patients avec pour objectif de préciser les mécanismes d'action des statines et d'évaluer l'impact de la rosuvastatine sur le risque cardio-vasculaire et la morbi-mortalité.
Un retour aux normes internationales chez 80 % des patients
MERCURY I (Measuring Effective Reductions in Cholesterol Using Rosuvastatin therapY) est une étude multicentrique européenne de phase IIIb, menée en ouvert pendant seize semaines auprès de 3 161 patients. Son objectif était de comparer l'efficacité de la rosuvastatine à celles de l'atorvastatine, de la pravastatine et de la simvastatine chez des sujets présentant une hypercholestérolémie de type IIa ou IIb et une athérosclérose, une cardiopathie ischémique ou un diabète de type 2. MERCURY I comportait cinq bras dans lesquels les patients, après un régime hypocholestérolémiant de six semaines, ont reçu pendant les huit premières semaines : soit 10 mg de rosuvastatine ; soit 10 mg d'atorvastatine ; soit 20 mg d'atorvastatine, soit 20 mg de simvastatine ; soit, enfin, 40 mg de pravastatine. Seules les données concernant la comparaison entre la rosuvastatine et l'atorvastatine ont été présentées. A l'issue de cette première étape, 88 % des patients du groupe sous rosuvastatine 10 mg avaient atteint l'objectif de LDL-C fixé par les recommandations européennes (LDL-C < 1,15 g/l), contre 76 % dans le groupe atorvastatine 10 mg (p < 0,001) ; et 80 % l'objectif américain, plus strict, contre, respectivement, 63 % et 74 % sous atorvastatine 10 mg et 20 mg (p < 0,01).
Au cours de la seconde phase de l'étude, qui a également duré huit semaines, dans les quatre derniers groupes, la statine initiale a été soit poursuivie, soit remplacée par de la rosuvastatine (10 ou 20 mg), pour juger de l'effet de cette permutation sur le LDL-cholestérol.
A la seizième semaine, 80 % des sujets qui avaient poursuivi leur traitement par atorvastatine 10 mg avaient atteint l'objectif européen contre 86 % de ceux chez qui il avait été remplacé par 10 mg de rosuvastatine (p < 0,05). Chez les patients sous 20 mg d'atorvastatine, le remplacement par 20 mg de rosuvastatine a permis de faire passer ce chiffre de 86 à 90 % (p < 0,01).
Une supériorité systématique à doses égales
La seconde étude présentée était STELLAR (Statin Therapies for Elevated Lipid Levels compared Across doses ranges to Rosuvastatin). Son objectif était de comparer, sur un effectif de 2 431 patients, la rosuvastatine à ceux des mêmes statines que précédemment, mais cette fois-ci le critère de jugement principal était la baisse du cholestérol-LDL. D'après les données présentées par Peter Jones (Houston, Texas), le cholestérol-LDL a baissé de 46 à 55 % sous rosuvastatine (10-40 mg) contre 37 à 51 % avec l'atorvastatine (10-80 mg), 28 à 46 % avec la simvastatine (10-80 mg) et 20 à 30 % avec la pravastatine (10-40 mg).
La diminution du LDL-C obtenue avec la dose de départ de 10 mg de rosuvastatine a été supérieure à celle constatée avec 10 mg d'atorvastatine, 40 mg de simvastatine ou 40 mg de pravastatine. Cette étude a également montré qu'aux doses de 20 et 40 mg, la rosuvastatine augmente davantage le cholestérol-HDL que des posologies équivalentes d'atorvastatine, sans que son effet s'atténue avec l'augmentation des doses.
Une tolérance équivalente à celle des autres statines
Dans ces deux études, toutes les statines ont fait preuve d'une tolérance équivalente et aucun cas de myopathie n'a été signalé.
Comme l'a souligné Peter Jones, en offrant à huit sujets sur dix la possibilité d'obtenir rapidement, dès la dose de départ et sans avoir à recourir à des posologies élevées, des concentrations de LDL-cholestérol correspondant aux valeurs préconisées par les recommandations internationales, la rosuvastatine devrait faire évoluer de façon importante la prise en charge des patients hypercholestérolémiques.
Crestor est approuvé au Canada et y est commercialisé depuis 2003, ainsi qu'aux Pays-Bas et en Angleterre. Il vient de faire l'objet d'une procédure de reconnaissance mutuelle dans treize pays européens dont la France où il devrait obtenir son AMM très prochainement.
Communiqué de presse des Laboratoires AstraZeneca lors des 52es sessions scientifiques de l'American College of Cardiology.
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