La plus longue rétrospective est consacrée à Anthony Mann, qui tourna 40 films en vingt ans : outre les grands westerns dans lesquels il excelle et quelques superproductions, on pourra y découvrir un réalisateur plus intime avec ses premières œuvres (« Desperate », « la Rue de la mort ») ou, plus tard, des films qui dénoncent l'absurdité de la condition humaine (« Cote 465 »).
Outre un détour un peu plus long, cette année, par le cinéma allemand (une douzaine de Murnau et une quinzaine de réalisateurs actuels), la programmation du festival mêle toujours harmonieusement films européens et films du bout du monde. Tous donnent à voir la réalité de la vie et le talent de réalisateurs souvent oubliés des circuits de distribution commerciaux. D'où le succès particulier de la sélection « le Monde tel qu'il est », qui invite notamment cette année à découvrir des longs métrages du Sri-Lanka, d'Inde, d'Iran, de Grèce, de Chine, de Hongrie, d'Islande, de Suède. Les pays nordiques sont présents à la fois dans ces réalisations récentes et dans un hommage à la norvégienne Anja Breien, en sa présence, avec des films tournés depuis 1970, au regard critique sur la société et les institutions de son pays.
Critique également le Russe Marlen Khoutsiev, dont les deux œuvres majeures (« la Porte d'Illitch » et « Pluie de juillet »), réalisées à l'époque soviétique, sont suivies d'autres moins audacieuses mais attachantes. Critique toujours, l'Israélien Amos Gitaï, surtout connu en France pour ses derniers films de fiction (« Kedma », « Yom-Yom », « Kadosh », « Kippour »). On pourra voir ici d'autres de ses films-enquête, souvent boycottés dans son pays. Critique, enfin, le Français Nicolas Philibert, dont le film-reportage sur une classe unique du Massif Central (« Etre et Avoir ») a remporté un large succès et dont on pourra découvrir d'autres centres d'intérêt : « le Pays des sourds », « Nous, sans papiers de France... » et autres documentaires.
D'un continent à l'autre, la vie est difficile, et le cinéma s'en fait de plus en plus l'écho, comme le montrent les 130 longs métrages du festival. Mais sur l'écran, grâce à la sensibilité de chaque réalisateur, la misère sociale ou le mal-être intérieur sont transcendés : en Inde comme au fin fond du Massif central, la poésie et la chaleur humaine permettent d'affronter le malheur, ce qui n'était pas toujours le cas dans les drames des débuts du cinéma. De quoi puiser, dans la magie orchestrée à La Rochelle, (et malgré la « Nuit blanche du film noir » qui clôturera cette édition 2003) des raisons d'espérer.
Renseignements : www.festival-larochelle.org, info@festival-larochelle.org .
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