La Roche-Posay mise sur la complémentarité

Publié le 23/01/2006
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APRÈS LA CRÉATION de l’Association française pour la recherche thermale (Afreth) par les villes thermales, les exploitants et une société savante, le thermalisme se démène pour changer son image auprès des patients et des médecins. En point de mire : démontrer le service médical rendu de la cure par des études cliniques validées méthodologiquement. La station de La Roche-Posay, dont la cure thermale a pour indication la dermatologie, ne ménage pas ses efforts dans ce sens. Avec 10 000 curistes en moyenne par an, la ville thermale de la Vienne, qui vient de fêter ses 100 ans, accueille plus de la moitié des patients dans l’indication dermatologique.

Rachid Ainouche, le directeur des thermes, défend, avec passion, les bienfaits de la cure thermale. Le premier argument est la propriété thérapeutique de l’eau, qui, riche en sélénium et en silice, «est anti-inflammatoire, cicatrisante et apaisante».

Quelles sont alors les indications de La Roche-Posay ? La première est la dermatite atopique, une pathologie en constante progression chez les jeunes enfants, puis le psoriasis, qui concerne plutôt des adultes, voire des personnes âgées, et enfin les séquelles cicatricielles de l’acné aux grands brûlés.

«La cure thermale a trois objectifs principaux, résume Rachid Ainouche. Le premier est de faire avec le patient une sorte d’état des lieux de sa pathologie cutanée et de son histoire thérapeutique. Cela permet de faire un bilan de la médication pour éventuellement la réduire afin de réduire également les effets secondaires associés. Le deuxième objectif est de pratiquer un nettoyage et une hydratation de la peau grâce à l’eau thermale. Et le troisième est de donner des conseils d’hygiène, de faire perdre au patient ses mauvaises habitudes.»

Education à la santé.

C’est ce nouveau credo qui est développé depuis quelques années par les stations thermales : l’éducation à la santé. La Roche-Posay propose dans ce sens une activité particulièrement intéressante pour les jeunes enfants. C’est l’atelier de pommadage qui leur permet de devenir autonomes dans la prise en charge de pathologies dermatologiques, pour lesquelles l’hydratation de la peau est particulièrement importante.

Du côté des parents, la satisfaction semble être au rendez-vous. Ils sont 86 % à considérer que les cures thermales peuvent être bénéfiques, selon un sondage réalisé sur le site de l’Association française de la prévention des allergies (Afpral). L’autre indice de satisfaction des curistes est le faible taux d’arrêt en cours de cure : à La Roche-Posay, seule une trentaine de patients quittent la station avant la fin des trois semaines à chaque saison.

Une autre enquête a été réalisée en octobre 2002 sur 239 curistes atteints de psoriasis. Elle a été réalisée à partir du score Pasi (Psoriasis Area and Severity Index) en ajoutant des questions sur les altérations de la qualité de vie et sur l’opinion des patients concernant les thérapeutiques utilisées. L’amélioration obtenue par le traitement thermal a duré plus de six mois chez 42 % des patients (40 % pour la peau, 53 % pour le moral, 33 % pour le prurit et autres sensations anormales).

> VÉRONIQUE HUNSINGER

Source : lequotidiendumedecin.fr: 7883