THEATRE
PAR ARMELLE HELIOT
Dans l'écrin merveilleux du théâtre du Ranelagh, chez Madona Bouglione, Philippe Avron trouve un royaume aussi beau que la cour d'Honneur du palais des Papes d'Avignon, aussi chaleureux que la maison Jean-Vilar où, l'été dernier, chez Melly Puaux, et en hommage implicite à Paul Puaux, il avait présenté quelques pages de ce « Fantôme de Shakespeare », promenade délicieuse que l'on partage, ébloui et ravi.
Tout ici ressemble à Philippe Avron, tout est offert dans la lumière d'une délicatesse particulière, d'une pudeur, d'un humour léger et d'humeurs enjouées ou plus graves soudain. Avec lui, on est au lycée, on est chez Lecoq, on est au Théâtre de l'Est Parisien ou chez les Papes, on bouge beaucoup mais on demeure au centre. Et le centre, ici, c'est Shakespeare. On rit, on sourit, on est ému, on est bouleversé. On admire l'art précis du mime, l'art subtil de l'interprète, l'art chatoyant du fantaisiste, l'art fraternel du camarade qui évoque les noms de sa constellation. Les morts et les vifs cohabitent miraculeusement au théâtre. C'est ce que nous apprend Philippe Avron, auteur et interprète, seul en scène, avec, en gracieuses apparitions - Avron partage toujours tout - la jolie Chloé. C'est délié et grisant, amusant toujours.
Et puis, à la fin, les premiers saluts s'effacent et Philippe Avron nous rappelle au monde par le détour de la chapelle Sainte-Claire où Pétrarque rencontra Laure de Sade. « La haine peut faire beaucoup, l'amour peut faire plus. » Rien de mièvre dans cette affirmation. Avron nous divertit et nous ramène au centre du monde. A Shakespeare, oui. Et à autre chose que l'on peut nommer la responsabilité, la lucidité.
Théâtre du Ranelagh, à 21 h du mardi au samedi, à 17 h le dimanche (01.42.88.64.44.). Durée : 1 h 15 sans entracte. Le texte, illustré par l'auteur, est publié aux éditions Lansman (15 euros).
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