La rifaximine, dérivé peu absorbé de la rifamycine, améliore les douleurs abdominales, le ballonnement et la consistance des selles pendant 10 semaines au moins après une cure antibiotique de 15 jours.
La responsabilité d’un déséquilibre de la flore intestinale dans la genèse des colopathies fonctionnelles, jusqu’alors très controversée, est au moins en partie confirmée par deux études de phase III, Target 1 et 2, qui évaluaient l’efficacité de cet antibiotique à tropisme digestif à la dose de 550 mg, 3 fois par jour, pendant 2 semaines.
L’appréciation de la symptomatologie (douleurs abdominales, ballonnements et dysfonctionnement digestif en l’absence d’anomalies caractérisées) était faite par le patient qui répondait par oui ou non à la question : compte tenu de l’ensemble de vos symptômes et par rapport à votre état avant de commencer le traitement, vous sentez-vous suffisamment soulagé ?
Dans les quatre premières semaines après rifaximine, le groupe traité était significativement soulagé, à 40,7 % (Target 1 et 2 confondus) versus 31,7 % pour le placebo. La tolérance était comparable au placebo.
Trois explications à l’efficacité de l’antibiotique dans cette indication… Soit la molécule cible les bactéries intestinales et leurs produits de dégradation, soit la diminution de la flore intestinale améliore les défenses immunitaires de l’hôte, soit, enfin, ces deux modes d’action coexistent.
L’étude a toutefois des limites : le gain thérapeutique reste faible même s’il est cliniquement significatif. Certains patients paraissent meilleurs répondeurs que d’autres. Par ailleurs, l’effet s’émousse au fil du temps et il n’est pas démontré que l’on ait intérêt à traiter à nouveau. La rifamixine pourrait donc être réservée aux cas documentés de flore intestinale surpeuplée ou si les patients ne répondent pas aux traitements habituels.
N Engl J Med 2011; 364:22-32.
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