Thérapies d'Antan
Nous sommes en 1823. François Le Perdriel fonde les Laboratoires Le Perdriel, situés au 11, rue Milton, à Paris. Il crée la Toile vésicante Le Perdriel (Vésicatoire rouge) et des produits pour l'établissement et le pansement des vésicatoires et cautères : pois élastiques à cautère, taffetas épigastriques et rafraîchissants, papiers compresses. Il s'adonne à la fabrication de sparadraps en tous genres.
Surtout, François Le Perdriel s'intéresse de près aux varices, qui ont toujours été traitées par la contention, c'est-à-dire par un bandage comprimant le membre atteint. On emploie des bandes d'étoffe ou de cuir, des bas en peau de chien. Mais, avec ces moyens, la compression est dure et irrégulière. Alors, François Le Perdriel invente en 1836 des bas tricotés en fils de caoutchouc et spécialement fabriqués sur mesure.
Dès lors, « les bas Le Perdriel se font remarquer par leur extrême souplesse, leur perméabilité à la transpiration et leur longue durée, sans rien perdre de leur élasticité ». Ils ne gênent pas la circulation. Ces bas sont considérés comme des « agents sérieux de guérison » qui donnent rapidement de bons résultats.
Les bas Le Perdriel à mailles douces sont faits avec des métiers spéciaux, exclusivement dans les ateliers des Laboratoires Le Perdriel. Ils ont plusieurs degrés de « force » et conviennent aussi bien pour les personnes qui ont besoin d'une grande contention que pour celles qui ne désirent qu'un léger maintien.
La Maison fait aussi des ceintures et des sangles qui sont indiquées dans diverses situations où une contention des organes est nécessaire : accouchements, appendicite, laparotomie, rein flottant...
La dynastie Le Perdriel
François est le premier d'une dynastie. Son fils Charles lui succède en 1859 mais meurt à 31 ans, laissant une veuve et un petit garçon, Albert. La veuve prend la direction des Laboratoires jusqu'à sa mort, en 1886 ; son fils Albert lui succède et cède sa place en 1919 à ses fils Jean et Jacques.
Charles Le Perdriel, le numéro 2, poursuit et perfectionne les fabrications de son père François ; en collaboration avec le Dr Reboulleau, il introduit en thérapeutique la résine de Thapsia Garganica qu'il emploi, sous forme d'emplâtre, dans les rhumes, les bronchites, les douleurs et les rhumatismes. Il est le premier en France à donner aux médicaments une forme effervescente (sels de lithine, sels purgatifs, sels de fer).
La veuve de Charles se charge de la fabrication de la Fucoglycine du Dr Gressy, sirop d'algues marines, succédané de l'huile de foie de morue.
Albert Le Perdriel crée la série des glycérophosphates effervescents. Pour permettre l'emploi en gynécologie du caustique du Dr Filhos, sur les indications du Pr Richelot, il le transforme et lui donne le nom de Neofilhos.
Enfin, ses fils Jean et Jacques fabriquent le Coaltar saponiné Le Beuf, créé par Ferdinand Le Beuf, pharmacien à Bayonne, et utilisé dans tous les cas de plaie exaltant une mauvaise odeur.
Source : « l'Illustration économique et financière », numéro spécial, supplément au numéro du 26 juillet 1924.
Un saut dans le présent
On distingue classiquement deux types de compression en pathologie veineuse :
- les orthèses : chaussettes ou bas-jarrets, bas-cuisses, collant, hémicollant, collant maternité, bas antithrombose ;
- les bandes : non élastiques, élastiques uni- ou bisens (sèches, adhésives, cohésives, encollées [botte de Unna]).
Les orthèses sont répertoriées en fonction de normes de pression : classe I (10-15 mmHg), classe II (15-20 mmHg), classe III (20-36 mmH)g et classe IV (plus de 36 mmHg). A titre d'exemple, on utilise la classe I ou II dans les jambes lourdes et la classe II ou III dans les varices.
Pour les bandes, la classification est moins précise, chaque fabricant ayant sa propre classification. La pression est fonction du degré d'extensibilité de la bande, du chevauchement utilisé à chaque tour de spire et des conditions d'activité du patient (pression de repos, pression d'exercice).
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