DE NOTRE ENVOYÉE SPECIALE
NOUVEAU PRÉSIDENT, NOUVEAU délégué général : le bureau de la Fédération de l'hospitalisation privée (FHP) a fait peau neuve en juin 2007. La nouvelle équipe a profité des rencontres annuelles de la FHP, organisées jusqu'à hier à Nantes, pour réaffirmer ses positions et ses revendications.
L'absence de Roselyne Bachelot, en déplacement à la Réunion et à Mayotte, n'a pas été perçue comme un signe encourageant pour un secteur en mal de reconnaissance. «Sans doute que l'hospitalisation privée n'est pas sa priorité», a regretté Jean-Loup Durousset, le président de la FHP.
Les attentes des cliniques privées sont pourtant multiples.
Première d'entre elles, la convergence tarifaire entre les secteurs hospitaliers publics et privés, qui tarde à se faire jour. Le coche du PLFSS 2008 (le projet de loi de financement de la Sécurité sociale) a été manqué, puisque l'étape d'une convergence réalisée à moitié en 2008 n'y figure pas, mais les discussions ne sont pas terminées pour autant. En ce moment même se joue une partie serrée pour l'hospitalisation privée, comme l'explique Jean-Loup Durousset : «Nous discutons avec le ministère de la Santé pour qu'il décide de rapprocher les tarifs publics et privés qui s'appliqueront au 1ermars 2008. L'arbitrage sera pris ces prochaines semaines. Ce sera pour nous un test.»
« Une ardente obligation ».
La directrice de l'hospitalisation et de l'organisation des soins (DHOS) au ministère de la Santé, Annie Podeur, est intervenue lors des rencontres de la FHP pour affirmer que la convergence tarifaire intersectorielle demeure une priorité. C'est même «une ardente obligation», a-t-elle dit. Le cap d'une convergence achevée en 2012 est inchangé. Entre temps ? Mystère sur le calendrier du déploiement.
Des précisions, en revanche, sur l'étude nationale des coûts commune aux hôpitaux et aux cliniques : «Les résultats seront disponibles au printemps 2008, a affirmé Annie Podeur. Nous mènerons aussi des études sur les écarts de rémunération, les écarts d'activité, et les profils de patients dans les deux secteurs hospitaliers. L'objectif est de pouvoir faire le bilan au Parlement le 15octobre 2008.»
Les sujets médicaux qui agitent l'actualité – permanence des soins, installation, démographie, rémunération – n'ont pas fait l'objet d'annonce particulière lors des rencontres de la FHP. Place, d'abord, à la concertation qui va s'ouvrir début 2008 dans le cadre des états généraux de l'organisation des soins. Place aussi, aux premières conclusions des commissions Larcher (quelles missions pour l'hôpital) et Ritter (création des agences régionales de santé), attendues dans les prochaines semaines. Jean-Loup Durousset a néanmoins rappelé son souhait, sur tous ces dossiers, de marcher main dans la main avec les syndicats de médecins libéraux.
Les positions du précédent président de la FHP, Ken Danis, favorable à la limitation des dépassements d'honoraires dans les zones où les cliniques ont le monopole des soins, sont reléguées au passé. «Faisons d'abord une étude: peut-être n'y a-t-il pas tant de médecins qui abusent du secteurII, déclare l'actuel président de la fédération des cliniques. S'ils s'autorégulent, il n'y a pas de raison de leur jeter la pierre. S'il y a problème, discutons avec eux.» L'heure est à l'alliance des forces : «Sur les actes frontières, c'est ensemble, cliniques et praticiens, que nous avons négocié au ministère de la Santé. Cela a porté ses fruits. S'agissant du secteurII, nous n'avons pas à prendre de position. Nous soutenons en revanche les médecins dans leur demande d'un secteur optionnel», a conclu Jean-Loup Durousset.
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