Arts
LE CHATEAU DE BLOIS, en réunissant 150 œuvres - peintures mais aussi sculptures, objets d'art, médailles, gravures ou livres reliés -, présente une exposition sur la deuxième reine florentine de France, épouse d'Henri IV et mère de Louis XIII : Marie de Médicis (1573-1642). Cette manifestation fonde son propos sur la singularité du « gouvernement par les arts » qu'assuma Marie de Médicis pendant la période où elle fut Régente, à la mort de son époux : une politique en faveur des arts - édifiée sur le modèle des Médicis -, protectrice, encourageante et initiatrice de leur renouveau en France au début du XVIIe siècle.
A une époque où le pays était imprégné de calvinisme et de gallicanisme, Marie de Médicis sut ranimer « l'éclat de civilisation » en privilégiant aussi bien le modèle artistique toscan que les artistes aux styles flamand ou français. Elle aida et défendit les plus grands artistes du moment : Philippe de Champaigne, Rubens ou Simon Vouet.
Qu'on ne s'attende pas précisément à croiser ici les chefs-d'œuvre de ces derniers. L'exposition ne tend pas à dévoiler les collections de la reine mais à donner un aperçu de l'évolution de l'art français pendant les trente premières années du XVIIe siècle. Pas d'œuvres prodigieuses donc. Pas d'éblouissement. Mais de belles surprises comme les portraits de la jeune princesse florentine par Santi di Tito ou Filippo Tarchiani, des gravures d'après Rubens, ou encore les sept scènes historiques représentant des épisodes de la vie des Médicis par divers artistes toscans (Giovanni Biliverti, Anastasio Fontebuoni, Domenico Passignano...).
La meilleure partie de l'exposition réside dans la présentation de quelques œuvres des artistes de la Seconde Ecole de Fontainebleau, tendance dont le maniérisme tourmenté conviait parfois l'érotisme et qui renouvelait par ailleurs le style décoratif français. Dubreuil, Dubois et Fréminet en sont les principaux représentants, ce dernier ayant du reste réussi l'une des synthèses les plus accomplies entre les influences italiennes, nordiques et bellifontaines.
Il était juste de rendre hommage à la Régente en tant que « mécène totale » qui stimulait à la fois la grande peinture et les arts décoratifs. On peut cependant regretter que l'exposition ne rende pas totalement compte du faste, de la magnificence et de l'ampleur de ce « gouvernement par les arts ».
999« Marie de Médicis : Un gouvernement par les arts ». Château de Blois. Tél. 02.54.90.33.33. Jusqu'au 28 mars. Catalogue, collectif, Somogy, éditions d'art, 264 pages, 39 euros.
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