CONGRES HEBDO
La réhabilitation respiratoire commence par une évaluation clinique (nombre d'hospitalisations, de consultations en urgence, de décompensations durant l'année précédente) et de la fonction respiratoire : importance du trouble ventilatoire obstructif, retentissement gazométrique. On y associe une épreuve d'effort et la mesure des paramètres maximaux (puissance maximale atteinte par le patient, ventilation correspondant à cette puissance, désaturation éventuelle, niveau de consommation d'oxygène atteint, hypoxémie) et sous-maximaux (seuil ventilatoire permettant de définir le niveau que l'on se fixe pour l'entraînement physique, à une fréquence cardiaque cible). Lors de l'entraînement, les efforts sont plutôt d'endurance à charge constante à bas niveau.
En centre ou en ambulatoire
La réhabilitation respiratoire se pratique en centre, en ambulatoire ou à domicile. Un grand nombre de centres se sont spécialisés dans la réhabilitation et comprennent une équipe multidisciplinaire susceptible d'assurer entraînement physique, relaxation, assouplissement... mais aussi d'apporter des informations sur la maladie, sa prise en charge, la manipulation des sprays, des comprimés, le traitements des exacerbations... et, selon les possibilités locales de chaque centre, une prise en charge diététique ou nutritionnelle, psychologique et psychosociale. La durée du séjour en centre est de 3-4 semaines, nous travaillons actuellement à un recensement de ces centres.
En ambulatoire, les patients se rendent dans un centre, par exemple trois fois par semaine, où ils peuvent faire du vélo, de la relaxation et suivre des cours d'éducation pour la santé... En théorie, c'est une alternative séduisante. Mais en pratique, il n'y a pas encore actuellement de nomenclature.
Enfin, la réhabilitation à domicile est encore du domaine expérimental en France.
Ces dernières années, deux métaanalyses importantes ont été réalisées sur l'évaluation. L'une d'entre elle a repris les principales publications sur le sujet et a confirmé l'efficacité de cette prise en charge avec un niveau de preuves A pour la dyspnée et la qualité de vie. Il y a une amélioration de la puissance maximale atteinte, de l'activité musculaire et donc de la puissance des masses musculaires entraînées. En revanche, il n'y a pas d'amélioration des EFR. Le niveau de preuves est B pour le nombre d'hospitalisations et le recours aux soins. Enfin, il n'y a pas de niveau de preuves très évident pour la survie et le coût.
D'après un entretien avec le Dr Daniel Piperno,Lyon.
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