DE NOTRE CORRESPONDANTE
A MI-PARCOURS de son tour de France, Marie de Hennezel tire les premiers enseignements de l’offre de soins palliatifs dans les régions. En la matière, Midi-Pyrénées fait figure de bonne élève. Avec 190 lits identifiés, alors que la moyenne nationale n’en compte que 130, et huit réseaux villes-hôpital (soit un par département), qui rassemblent cinquante professionnels mobiles équivalent à plein-temps dans toute la région. Un engagement qui ne date pas d’hier, selon Pierre Gauthier, le directeur de l’ARH. «Nous sommes engagés dans les soins palliatifs depuis une vingtaine d’années, à l’initiative du DrThierry Marmet, chef de service à l’hôpital Joseph-Ducuing, l’unité régionale de référence et de recours. Les départements de l’Aveyron et des Hautes-Pyrénées sont même à la pointe pour le travail en réseau.» Le département des Hautes-Pyrénées aurait trois ans d’avance avec son réseau Arcade.
Travail en réseau.
L’accent mis sur le travail en réseau s’explique par des habitudes propres à la région. Les gens restent chez eux jusqu’au dernier moment et meurent plus sereinement à la maison. Les derniers chiffres font état de 1 130 interventions à domicile par des équipes mobiles. En ce qui concerne le budget, 33 millions d’euros ont été consacrés aux soins palliatifs entre 1999 et 2005. Quant aux réseaux, ils ont bénéficié de 2 millions de dotations spécifiques en 2004. Marie de Hennezel a salué cette culture du travail en réseau et indiqué que «c’était une piste envisagée par le ministère de la Santé concernant l’accompagnement en fin de vie».
En Midi-Pyrénées, le seul bémol souligné par la spécialiste concerne «certaines équipes intrahospitalières sous-dotées en effectif» pour accomplir leur travail dans des conditions optimales.
Aujourd’hui, sur les 190 lits identifiés, la moitié sont situés dans la Haute-Garonne. Des lits qui sont attribués en fonction des initiatives des équipes soignantes. «Elles s’engagent en retour à former leurs équipes afin d’accompagner les malades comme les familles», a précisé Marie de Hennezel.
Et en matière de formation, la route est encore longue, puisque, selon l’étude Maho, 57 % des infirmières interrogées dans 600 hôpitaux n’ont pas reçu de formation à la fin de vie. «C’est pourquoi il est important de développer des procédures, de favoriser la collégialité et le dialogue interne», a insisté M. de Hennezel. Bref, tout ce qui fait la culture de l’accompagnement. Autre recommandation, ne jamais négliger l’information aux familles**, grâce à l’implication des associations de bénévoles et la mission d’information des médecins de ville.
* Voir notamment « le Quotidien » du 28 octobre 2005 et du 18 janvier 2006.
** Numéro Azur : 0811.020.300.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature