Le monde de la santé s'inquiète de l'éventuelle «absence d'un volet consacré à la santé» dans le projet de réforme de l'autonomie des universités, actuellement préparé par le ministère de l'Enseignement supérieur (« le Quotidien » des 8 et 18 juin).
Les conférences des doyens des facultés de santé – médecine, pharmacie et chirurgie dentaire –, les directeurs généraux et les présidents de CME des CHU, la Fédération hospitalière de France (FHF) et les internes des hôpitaux (Isnih) se sont rapprochés ces derniers jours pour demander au gouvernement de préserver le statut dérogatoire dont bénéficient les facultés de médecine, de pharmacie et d'odontologie au sein des universités. «Sans ce statut dérogatoire, la gouvernance des CHU sombrerait dans une efficacité très réduite et la confusion, alors qu'ils doivent avoir la flexibilité nécessaire pour s'adapter aux progrès incessants des sciences de la santé», écrivent-ils dans une déclaration commune.
«Totalement intégrés au monde de la santé et à l'université, les CHU tiennent à poursuivre le développement de leurs relations avec toutes les autres composantes des universités et les CHU de leur interrégion: les réponses aux défis posés par les innovations technologiques, la mise en place de centres de référence, la recherche fondamentale et la recherche clinique sont à ce prix.» «Nous souhaitons conserver l'ensemble de nos prérogatives, explique le Pr Roger Gil, doyen de Poitiers et secrétaire général de la Conférence des doyens de médecine : l'affectation des emplois, la nomination des professeurs ou l'autonomie pédagogique des 2eet 3ecycles.» Les doyens de médecine veulent également avoir l'assurance que les modalités de leur élection seront conservées.
« Un point d'équilibre ».
L'avant-projet de loi sur l'organisation de la «nouvelle université» a été modifié plusieurs fois ces derniers jours.
L'article 14 de ce document préparatoire prévoit que les unités de formation et de recherche (UFR) de médecine, de pharmacie et d'odontologie, concluent conjointement avec les centres hospitaliers régionaux les conventions de fonctionnement du CHU.
Cet article ne précise pas les prérogatives que conserveront les doyens. Au ministère de l'Enseignement supérieur, on indique avoir trouvé «un point d'équilibre» qui préserve le caractère spécifique des structures hospitalo-universitaires tout en maintenant l'autonomie du président d'université et de son conseil d'administration. Le projet de loi doit être débattu au Sénat, puis à l'Assemblée nationale cet été.
De nombreuses associations d'étudiants et d'enseignants appellent le gouvernement à repousser cette échéance, redoutant que le texte soit adopté dans la précipitation.
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