LE DÉPUTÉ UMP de l'Hérault, le Pr Jacques Domergue, a déposé à l'Assemblée nationale une proposition de loi pour créer une première année commune aux études de santé. Cette initiative fait suite au rapport remis en février 2008 à Valérie Pécresse par le Pr Jean-François Bach, secrétaire perpétuel de l'Académie des sciences, qui plaidait pour la mise en place d'une première année commune aux études de médecine, pharmacie, odontologie et sage-femme dans le but notamment de faciliter la réorientation des étudiants et d'éviter le « gâchis humain » que représente l'échec de 80 % des promotions d'étudiants inscrits aujourd'hui en PCEM1.
L'exposé des motifs de cette proposition de loi, que « le Quotidien » s'est procurée, précise le caractère «indispensable» de la réforme de la première année de médecine, «actuellement uniquement orientée vers la sélection des étudiants». Selon le Pr Jacques Domergue, «il faut faire en sorte que l'enseignement dispensé permette aux étudiants en situation d'échec de se réorienter».
Réorientation à la fin du premier semestre. La loi propose une réorientation dès la fin du premier semestre pour les étudiants recalés – le rapport Bach plaidait pour une note seuil de 6/20. «L'objectif est de limiter le nombre des redoublements à l'issue de la première année. Les étudiants réorientés à l'issue du premier semestre ou en fin de première année pourront ainsi compléter leur formation scientifique avant de pouvoir se réinscrire ultérieurement en première année des études de santé.» La proposition de loi prévoit également de faciliter l'accès aux études de santé par l'instauration d'une passerelle en deuxième année réservée notamment aux titulaires d'un diplôme de master, aux diplômés des écoles de commerce délivrant le grade de master et des instituts d'études politiques, offrant ainsi une possibilité de rattrapage aux étudiants réorientés en première année. Enfin, l'instauration d'un droit au remords est prévue pour les étudiants engagés dans les études de médecine, d'odontologie, de pharmacie ou de sage-femme et qui regrettent leur choix de filière.
Cette réforme nécessite de revoir l'organisation du concours puisque quatre concours spécifiques à la médecine, à l'odontologie, à la pharmacie et à la maïeutique seraient organisés. Le Pr Jacques Domergue précise qu'elle pourrait intervenir dès la rentrée 2009-2010 si le projet de loi parvient à être examiné lors d'une session parlementaire au début de l'année 2009. Certaines dispositions relatives à la réorientation des étudiants à l'issue du premier semestre ou de la première année des études de santé pourraient s'appliquer ultérieurement, «au plus tard à la rentrée universitaire 2011-2012, pour faciliter la mise en place progressive du dispositif dans les établissements». Cette loi d'État ne nécessiterait pas de décret d'application et serait opérationnelle tout de suite, précise-t-on dans l'entourage du Pr Domergue.
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