Quatre mille chercheurs et enseignants-chercheurs, 161 laboratoires de recherche, 22 000 étudiants en sciences et 8 000 en médecine : l'université Pierre-et-Marie-Curie est la plus grande université scientifique et médicale de l'Union européenne. Par l'abondance de ses effectifs, bien sûr, mais aussi grâce à la qualité de ses activités de recherche de haut niveau.
En cette période de rentrée universitaire, le président, Gilbert Béréziat, a tenu à rendre publique sa politique de recherche pour l'année 2001-2002. « Les laboratoires de l'université Pierre-et-Marie-Curie possèdent un fort potentiel que je souhaite développer, explique-t-il. L'accent sera mis sur l'interdisciplinarité, au travers d'une étroite collaboration entre recherche appliquée et fondamentale. » Toutefois, on remarquera une nette préférence pour le développement des secteurs concurrentiels, à fortes retombées économiques.
Quatre pôles de recherche appliquée sont privilégiés. Le pôle « modélisation et ingénierie » tentera d'affiner l'imagerie scientifique et médicale, ainsi que la nanorobotique, pour une meilleure exploration des cellules. Le pôle « matière et nouveaux matériaux », pivot en matière de recherche sur les matériaux adaptables et renouvelables, aiguillera ses recherches sur les biomatériaux et les sources d'énergie du futur. Les retombées des variations climatiques sur la biosphère seront, quant à elles, au cur des travaux menés par le pôle « espace, environnement, écologie ». Enfin, le pôle « génomique » axera ses activités sur la mise au point de logiciels informatiques capables de stocker et d'analyser le nombre croissant de données dans ce secteur.
Un taux d'insertion record
Pour mener à bien tous ces projets sur le long terme, l'université est actuellement en négociation avec le gouvernement pour obtenir les subventions nécessaires. Le prochain plan de financement se mettra en place à la rentrée 2002 et conditionnera la politique de recherche pour les quatre années suivantes.
L'université Pierre-et-Marie-Curie, c'est donc un moteur national et international en matière de recherche. Mais c'est aussi et avant tout un lieu de formation réputé. Raison principale : son taux d'insertion professionnelle enviable, qui fait la fierté de son président. Quatre-vingt-onze pour cent des étudiants diplômés par l'université en 1999 ont décroché leur premier emploi, en majorité un CDI, après seulement 2,6 mois de recherche en moyenne. « Ici, on ne fabrique pas des chômeurs », se flatte Gilbert Béréziat. Il convient pourtant de noter que le secteur des sciences de la vie est à la traîne. L'insertion professionnelle y est beaucoup plus longue et fastidieuse par rapport à des domaines comme l'informatique ou l'électronique, où la demande sur le marché de l'emploi est en explosion.
Surprise : 87 % des nouveaux actifs se retrouvent dans le secteur privé. « Finie, l'époque où l'université fabriquait ses futurs enseignants », explique Patrick Porcheron, directeur des formations. « La création de nouvelles filières a permis la formation de jeunes en adéquation avec le marché du travail. » Par exemple, l'ouverture récente de formations paramédicales, ou d'écoles d'ingénieurs. Principaux étudiants visés par ces mesures : les « reçus-collés » en fin de PCEM1. « On ne peut dégager l'élite en ayant une vision négative de l'orientation, conditionnée par l'échec, souligne Gilbert Béréziat. Nous tentons donc de créer des passerelles de sécurité. » Sur les 7 000 inscrits en PCEM1 à la rentrée 2001, plus de 6 500 devront se réorienter. D'où le projet pour 2002 d'une coïnscription PCEM1-DEUG1 obligatoire, facilitant le raccord sur le cursus scientifique en cas d'échec au concours. « Je souhaite créer du lien entre l'enseignement médical et scientifique », explique le président de l'université, par ailleurs professeur à la faculté de médecine Saint-Antoine, à Paris. Dernier projet envisagé : la possibilité d'une fusion entre les trois facultés de médecine parisiennes, Curie, Saint-Antoine et la Sorbonne. « Histoire de donner encore plus de poids à notre université », a conclu Gilbert Béréziat, résolument ambitieux.
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