Ils sont 22,5 millions d'Européens, soit 6 % de la population, à souffrir de troubles de l'audition, dont 2 millions de surdité lourde. Le coût financier global des troubles de l'audition est estimé à 78 milliards d'euros par an, chiffre calculé sur la base d'un coût annuel moyen de 3 500 euros par patient, ce qui comprend l'enseignement spécialisé, la thérapie du langage, les prothèses auditives, ainsi que les honoraires de médecins.
Le coût de la perte de l'audition, troisième cause d'incapacité chronique après l'arthrite et l'hypertension, devrait continuer à croître en raison des nuisances sonores et du vieillissement. Afin de trouver des réponses adaptées, la Commission européenne soutient depuis de nombreuses années la recherche sur la surdité.
Déterminants génétiques
Le projet « Surdités héréditaires » - on sait aujourd'hui que 50 % des déficits auditifs sont d'origine génétique -, coordonné par le Pr Christine Petit (Institut Pasteur), a ainsi permis de progresser considérablement dans la compréhension de l'audition et dans l'identification des déterminants génétiques de la surdité. Le consortium de spécialistes européens a recensé la moitié des 36 gènes associés à la surdité. L'un de ces gènes, celui qui code la « connexion 26 », est responsable de 30 % des cas de surdité en Europe.
Les connaissances ont également été approfondies sur le mécanisme de l'audition, permettant de comprendre comment une onde sonore peut être transmise de l'oreille externe à l'oreille interne, puis envoyée au cerveau sous la forme d'un signal électrique. Ces découvertes ouvrent de nouvelles perspectives pour le développement de thérapies innovantes.
Reconnaissance vocale
Dans le cadre de son projet Voice, le centre commun de recherche de la Commission européenne souhaite développer la technologie de la reconnaissance vocale et mettre au point des interfaces pour traduire le discours oral en messages écrits et en sous-titres sur écran d'ordinateur. Les applications sont quotidiennes : conversations, conférences, appels téléphoniques, programmes de télévision. Les systèmes de reconnaissance « Voice-to-texte » (VTT) permettent de créer des documents sans utiliser le clavier de l'ordinateur. Le prototype de démonstration mis au point par le centre commun de recherche transforme les moteurs de reconnaissance vocale en un système de sous-titrage intégrant du matériel informatique standard et des logiciels grand public dans des applications souples, peu onéreuses et faciles à utiliser. Le prototype a été testé en situations réelles : sous-titrage de conférences, classes d'écoles et cours d'université. L'objectif est d'aider, de façon efficace et économique, les personnes malentendantes à élargir leurs capacités de communication, à s'adapter à leur environnement et à améliorer leur qualité de vie. Le bénéfice des systèmes de conversion de la voix pourrait aussi être étendu à d'autres formes de handicaps.
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