« Il y a probablement moitié moins d’antibiotiques en développement que dix ans auparavant. » À l’occasion du dernier congrès de l’ICAAC (Boston, septembre 2010), Gary Noel, du laboratoire Johnson & Johnson a dressé un panorama peu optimiste de la recherche en matière d’antibiotiques. Selon l’industriel, il y
aurait, en effet, une cinquantaine de molécules dans le pipeline, dont une petite moitié au premier stade du développement clinique dans l’ensemble des laboratoires pharmaceutiques et biotechnologiques. Ainsi, les nouvelles molécules capables de neutraliser les agents multirésistants aux antibiotiques d’aujourd’hui ne seront pas sur le marché avant deux à quatre ans.
Le désintérêt de l’industrie pour cette classe thérapeutique est donc flagrant. Et il s’explique : les antibiotiques ne sont pas rentables par rapport aux traitements anticancéreux ou cardiovasculaires. Ils se prescrivent à faible volume, pour des durées de traitement courtes, et à un prix fixé par les agences de santé qui ne reflète pas toujours leur efficacité.
« Pour surmonter cette crise, il faut une nouvelle approche qui ne soit plus fondée seulement sur le retour sur investissement », explique Ursula Theuretzbacher (Centre des agents anti-infectieux, Vienne). L’infectiologue propose notamment la création de partenariats entre secteurs public et privé, ou de fonds d’aide à la recherche de nouveaux antibiotiques octroyés par les pouvoirs publics.
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