LE Dr SYLVAIN MIMOUN les appelle les vitalsexuels, une catégorie d'hommes qu'il rencontrerait de plus en plus souvent dans sa consultation au centre d'andrologie de l'hôpital Cochin (Paris). « Désireux de conserver une vie sexuelles épanouie, ils souhaitent même retrouver l'intensité de la vie amoureuse qu'ils avaient dans leur jeunesse et cherchent des solutions pour y remédier », explique-t-il. C'est en France que l'on croise le plus souvent ce type d'homme de plus de 40 ans soucieux davantage de « spontanéité » dans sa vie de couple plutôt que de « performances », si l'on en croit une étude Ipsos/Bayer HealthCare menée en avril 2005 dans cinq pays d'Europe. Il représenterait 60 % de la population dans cette classe d'âge en France contre 40 % en Allemagne, 46 % au Royaume-Uni, 37 % en Espagne et 35 % en Italie. « Les Français semblent s'exprimer plus facilement que leurs homologues européens sur leurs difficultés sexuelles, même si l'écart entre la parole et les actes reste toujours très élevé », avance Edouard Lecerf, directeur d'Ipsos Public Affairs. Les Français sont aussi plus nombreux à juger que la place que le sexe tient dans leur vie est « assez importante » plutôt que « très importante ». « Tout se passe comme si, dans l'inconscient collectif, ils sont prêts à montrer qu'ils sont soucieux de leur sexualité, mais en aucun cas angoissés », analyse le Dr Mimoun. De la même façon, ils sont aussi les seuls Européens à reconnaître à la majorité (58 %) avoir « envie d'une vie sexuelle plus épanouie » et les plus nombreux à faire état de leurs dysfonctionnements érectiles. Mais, paradoxalement, ils sont un peu moins nombreux (62 %) que la moyenne européenne (65 %) à envisager de prendre un traitement pour y remédier.
Quant aux facteurs ayant un impact négatif sur la vie sexuelle, les hommes européens, tous âges confondus, citent en premier « les tensions dans le couple », « le stress » et la « crainte de ne pas être à la hauteur des attentes de la partenaire ».
De la tendresse.
A partir de 40 ans, la moitié des Européens (les Espagnols beaucoup plus que les Allemands) regrettent la vie sexuelle de leur jeunesse. Mais ce qui leur manque, c'est d'abord « l'amour et la tendresse », « la fréquence des rapports » et « l'entente avec la partenaire », bien loin devant la « vigueur du désir » ou la « durée des rapports sexuels ». « Quand les hommes réclament de la tendresse, leur compagne pense souvent à tort qu'il s'agit obligatoirement de sexe », raconte le Dr Mimoun, pour qui les hommes ont besoin d'être rassurés avant d'être stimulés. Finalement, la libido des vitalsexuels est plus proche de celle du personnage nostalgique de sa jeunesse du roman de Romain Gary « Au-delà de cette limite, votre ticket n'est plus valable » (1975) que de Casanova.
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