LE DEUXIÈME Congrès international de médecine chinoise, organisé par l'institut Chuzhen avec le concours de la Fédération des sociétés de médecine chinoise, la Fédération paneuropéenne des sociétés de médecine chinoise, la Fédération paneuropéenne des spécialistes de médecine chinoise et l'Union française des professionnels de médecine traditionnelle chinoise, s'est tenu à Paris il y a quelques jours. Il a reçu le soutien des autorités chinoises en la personne de Mme She Jing, vice-ministre de la Santé, et celle de M. Zhao Jinjun, ambassadeur de Chine en France. Ainsi que de Xavier Emmanuelli, ancien secrétaire d'Etat à l'Action humanitaire et fondateur du Samu social, défenseur de cette médecine à laquelle il s'initie aujourd'hui.
Car, en marge de ce congrès médical où ont été abordés des thèmes tels que « recours à la médecine traditionnelle chinoise pour traiter le cancer », « prévenir le cancer », « essai randomisé contrôlé sur les traitements de l'HTA », « mécanismes neurophysiologiques de l'acupuncture »..., il s'agissait de militer pour la reconnaissance de cette pratique en France, notamment.
Depuis que Pierre Cornillot a introduit les médecines dites douces, parallèles, alternatives, selon la conviction de chacun, à la faculté de médecine de Bobigny, l'intérêt pour la médecine traditionnelle chinoise va croissant. Le diplôme (Dumetrac), qui existe depuis 8 ans, est accessible aux médecins et aux étudiants en médecine, aux pharmaciens et aux biologistes. Quelques élus, les meilleurs étudiants, reçoivent une bourse pour parfaire leurs connaissances en Chine. Mais ce sont les praticiens non médecins et non scientifiques qui réclament à présent qu'on les reconnaisse en créant un diplôme national unique et qu'on leur fasse une place parmi les professions de santé en mettant en avant la liberté des malades de choisir leur façon d'être soignés.
Une philosophie.
Où se forment-ils ? Dans différentes centres privés tel l'institut Chuzhen de médecine traditionnelle chinoise, fondé à Paris, il y a treize ans, par François Marquer, celui que fréquente Xavier Emmanuelli. « Aujourd'hui, l'opinion publique est déniaisée, elle remet en question cette médecine occidentale qui se décline en 55 spécialités, le malade se voit en pièces détachées, il souffre de cette désacralisation du corps, explique-t-il. J'ai appris, au contact de la grande exclusion, auprès des personnes âgées surtout, que la médecine occidentale ne pouvait pas procurer le bien-être, répondre aux douleurs du vieillissement, aux petites affections. Avec l'acupuncture, les massages, les plantes, les exclus, pas compris, pas regardés, se réconcilient avec eux-mêmes ; la médecine chinoise qui est lente et s'inscrit dans la durée, leur apporte du sens. C'est une médecine humaniste, une philosophie. En fait, les deux médecines (occidentale et chinoise) devraient pouvoir coexister, se respecter. » Lorsque l'on aborde le sujet tabou de l'efficacité, Emmanuelli le balaie d'un revers de main : « C'est une expérience faite d'étude de cas, on ne parle pas de santé publique. »
Quelque 400 thérapeutes en médecine chinoise, rassemblés depuis mars 2005 en une Confédération française de médecine traditionnelle chinoise, font montre de moins d'angélisme. « La MTC s'appuie sur des connaissances et des pratiques en constante évolution, accumulées et éprouvées depuis plus de vingt siècles. Cette médecine répond aujourd'hui aux problèmes de santé de populations réparties dans tous les pays du globe. Le praticien en MTC est un praticien de première intention. Il pose un diagnostic spécifique à la MTC et applique un traitement. » Une ambition démesurée ?
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