La période qui se situe autour de l'âge de 6 ans, dans les suites immédiates du moment où l'IMC (indice de masse corporelle) atteint son nadir, est qualifiée de « rebond adipeux ». La valeur de l'IMC et l'âge de survenue du rebond représentent des facteurs prédictifs de l'IMC chez les jeunes adultes.
« Les facteurs en cause dans la survenue de ce phénomène restent encore inconnus et nous avons voulu tester l'hypothèse d'une influence de l'IMC à l'âge de 3 ans sur l'âge de sa survenue », expliquent les Drs Williams et Dickson. Pour cela, ils se sont basés sur l'étude d'une cohorte née en Nouvelle-Zélande entre le 1er avril 1972 et le 31 mars 1973. Un calcul de l'IMC à la naissance, à 3, 4, 5, 6, 7, 9, 11, 13, 15, 18 et 21 ans a été effectué, et un auto-questionnaire sur la taille et le poids des parents a été proposé lors de la visite des 11 ans.
L'analyse des données a montré que l'âge du rebond était associé à la taille à 3 ans chez les garçons (corrélation négative) et à l'IMC et à la taille à 3 ans chez les filles. Ainsi, lorsque que la taille d'un garçon de 3 ans est majorée d'une déviation standard, son âge de rebond est avancé de 1,8 mois par rapport à ses congénères. Par ailleurs, l'analyse des données parentales permet de conclure à une influence indépendante de l'IMC parental sur l'âge de survenue de ce phénomène.
L'importance du rebond (valeur absolue de l'IMC) est, pour sa part, corrélée de façon importante à la valeur de l'IMC à l'âge de 3 ans et, de façon moins nette, bien que significative, à la taille au même âge, à l'IMC et à la taille à la naissance et l'index de masse corporelle parental.
Chez les filles, les auteurs ont mis en évidence une corrélation significative entre l'âge et la valeur de l'IMC au moment du rebond et la date de survenue de la puberté. Or, les jeunes filles qui ont présenté une puberté précoce ont plus de risques d'être obèses à l'âge adulte que celles dont la maturité hormonale est plus tardive.
Les Drs Williams et Dickson rappellent qu' « une valeur élevée de l'IMC indique soit que le poids du sujet est élevé, soit qu'il est petit de taille. Puisque l'étude a montré que la taille à l'âge de 3 ans influe de façon plus significative sur le rebond que l'IMC, il semble que le poids à cet âge joue un rôle limité dans la survenue du rebond, ce qui peut sembler aller à l'encontre de idées reçues ».
Enfin, l'influence de l'IMC parental suggère que le rôle de facteurs environnementaux et nutritionnels reste important dans les phénomènes de rebond adipositaire.
« The Lancet », 16 février 2002, vol. 359, pp. 580-581.
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