A WINNIPEG (Canada), en 1933, des musiciens venus du monde entier participent au concours de la musique la plus triste du monde, organisé par la baronnesse locale de la bière pour promouvoir sa boisson. Un résumé d’une phrase qui ne peut rendre compte du dernier film du cinéaste indépendant Guy Maddin, qui poursuit une oeuvre loin des sentiers battus, du côté d’un surréalisme onirique et souvent morbide.
C’est le cas ici, avec l’histoire inspirée d’un scénario de Kazuo Ishiguro (« les Vestiges du jour »). Une histoire ? Un poème dramatique plutôt, autour de secrets de famille, de passions violentes et d’affrontements sanglants.
Tourné en noir et blanc avec quelques plans en couleurs, dans une ville (celle du réalisateur) noyée dans la neige et le brouillard, le film met mal à l’aise par ces corps blessés, voire mutilés, ces visages aux traits soulignés, ces personnages auxquels il est difficile de s’identifier et ses touches de burlesque très noir. Il peut fasciner aussi, comme un cauchemar dont il est difficile de se réveiller.
Isabella Rossellini n’a pas hésité, une nouvelle fois, à prendre des risques. Maria de Medeiros, Mark McKinney et les autres comédiens sont de même entrés dans l’univers d’un cinéaste que certains apparentent à Bunuel. «Nous sommes tous les deux, dit Maddin, des réalistes psychologiques, et donc à parts égales sadiques et masochistes.» La description en vaut une autre. Allez juger par vous-mêmes.
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