UNE METAANALYSE publiée sur le site du « Lancet » confirme le bénéfice de la radiothérapie à fractionnement modifié par rapport à la radiothérapie conventionnelle sur la survie globale des patients atteints d’un cancer ORL localement avancé.
Rappel : la radiothérapie conventionnelle consiste à délivrer une dose de 2 Gy en une seule séance par jour, cinq jours par semaine, pendant sept semaines.
La radiothérapie à fractionnement modifié consiste à hyperfractionner le traitement (deux ou trois séances par jour, chacune étant à dose réduite) ou à l’accélérer (réduction de la durée totale de traitement, avec ou sans réduction de la dose totale) ; elle permet d’augmenter la « dose-intensité » totale délivrée.
Plusieurs essais ont déjà étudié le rôle de la radiothérapie à fractionnement modifié sur le cancer ORL localement avancé, mais l’effet sur la survie globale n’était pas clairement établi. C’est dire l’intérêt de la métaanalyse menée par le Pr Jean Bourhis et le Dr Jean-Pierre Pignon (institut Gustave-Roussy), dans le cadre du groupe collaboratif sur les cancers ORL (MARCH). Ce travail a consisté à analyser les données de 6 515 patients inclus dans 15 essais, avec un suivi médian de 5,6 ans. Le bénéfice absolu sur la survie globale à cinq ans avec la radiothérapie à fractionnement modifié est de 3,4 % ; ce bénéfice est supérieur pour la radiothérapie « hyperfractionnée » (8 % à cinq ans) ; il est plus modeste pour la radiothérapie « accélérée » (environ 2 % à cinq ans). Enfin, le bénéfice est d’autant plus important que les patients sont jeunes.
La prochaine étape sera d’étudier le bénéfice de cette radiothérapie non conventionnelle combinée à une chimiothérapie.
Rappelons que les cancers ORL représentent en France près de 17 000 nouveaux cas et plus de 6 000 décès par an. Le principal facteur de risque connu pour ce type de cancer est la consommation d’alcool et de tabac.
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