TROIS PATIENTS, souffrant de TOC très sévères et invalidants après épuisement des possibilités thérapeutiques, ont participé à l’étude. L’un d’eux passait tellement d’heures chaque jour à se laver, qu’il ne sortait plus de chez lui.
Les spécialistes ont essayé à titre expérimental une procédure de radiochirurgie, où l’on emploie un équipement nommé « gamma-knife » (couteau gamma) pour délivrer un rayon intense en ciblant avec une grande précision une région cérébrale. Dans le cas des TOC, il s’agit du cortex cingulaire antérieur, impliqué dans la symptomatologie.
Les trois patients ont rapporté une amélioration fonctionnelle, avec une réduction des comportements obsessionnels compulsifs. Ainsi, la patiente qui se lavait beaucoup, a réduit la durée de ses bains quotidiens de quatre heures à une heure ; elle a pu sortir de chez elle pour s’adonner aux activités quotidiennes.
Chez un autre patient, on note une réduction de 90 % du score à l’échelle de cotation de la sévérité des TOC.
Les améliorations sont survenues graduellement, avec un maximum entre deux et quatre mois. Les traitements médicamenteux ont dû toutefois être poursuivis.
La radiochirurgie a été développée à l’origine comme moyen alternatif à la chirurgie pour détruire de manière très ciblée des tumeurs cérébrales.
Récemment, la stimulation cérébrale profonde (SCP), à l’aide d’une électrode électrique implantée en intracérébral pour modifier l’activité électrique anormale, a été étudiée dans les TOC sévères avec des résultats prometteurs (lire « le Quotidien » du 3 mars 2010).
Bien que préliminaires, ces nouveaux résultats suggèrent que la radiochirurgie pourrait représenter une nouvelle option pour les cas les plus sévères de TOC.
« Nous avons besoin de poursuivre l’étude de cette nouvelle procédure dans les TOC, avant de savoir si elle peut faire l’objet d’une recommandation dans cette pathologie. »
Les auteurs en appellent à des études comparant la SCP et la radiochirurgie.
Kondziolka et coll. « Neurosurgery », en ligne le 7 janvier 2011.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature