« QUAND ON REGARDE, on se désole, quand on compare, on se console », c'est par ses mots que le ministre de la Santé à ouvert les Assises nationales de la qualité en santé au salon du Medec. Avec, en ligne de mire, la réforme du système d'assurance-maladie. Pour Jean-François Mattei « notre système d'assurance-maladie est bon, il est capable de gérer les défis, mais les choses se détériorent et il convient donc de se pencher sur l'efficacité du système ».
Le ministre, qui note qu'il est déjà «extraordinaire» que le haut comité pour la réforme de l'assurance-maladie soit arrivé à un diagnostic partagé, a notamment insisté sur la nécessité d'abandonner la régulation comptable au profit d'une régulation par la qualité.
« Exigence de transparence ».
Certes, la qualité est déjà au cœur des préoccupations des professionnels de santé, mais il s'agit là de qualité implicite. « Désormais, précise le ministre, les patients sont là, ils sont devenus acteurs de leur santé, ils demandent à comprendre et veulent une qualité explicite, ce qui nous conduit à une exigence de transparence. » Sans entrer dans le détail d'une réforme dont les contours ne font que se dessiner, Jean-François Mattei a indiqué quelques axes autour desquels pourrait s'organiser cette régulation par la qualité, avec tout d'abord l'exemple de la loi de santé publique, toujours en discussion devant la représentation nationale, et qui va mettre l'accent sur le cancer, la santé et l'environnement, les maladies rares, ou la qualité de vie des malades chroniques.
Cent indicateurs.
Le ministre a également annoncé la mise en place de « cent cadrans » destinés à aider au pilotage de la réforme, des cadrans aux angles précis et dont l'évolution sera suivie de près (l'objectif de 20% de fumeurs en moins d'ici cinq ans, le plan Cancer ou l'alcoolodépendance feront partie de ces « cadrans »). Pour Jean-François Mattei, il est également vital de « faire comprendre aux professionnels de santé la nécessité de l'évaluation des pratiques », une évaluation qui, selon lui, ne doit pas prendre la forme d'un « contrôle menaçant », suivi de « sanctions potentielles », mais plutôt celle d'un « compagnonnage », pour s'assurer que « chacun procède au mieux ». A cette occasion, le ministre a annoncé l'expérimentation, « dès cette année », d'un tableau de bord des infections nosocomiales : l'opération concernera tout d'abord une trentaine d'établissements hospitaliers avant d'être généralisée en 2005.
Enfin, répondant à une question de Gérard Kouchner sur les économies que pourraient représenter les restructurations dans le domaine de la santé, le ministre a martelé son credo : « Quand nous restructurons, c'est pour la qualité des soins, pas pour les économies ; et quand nous déremboursons des médicaments, c'est pour la sécurité des patients ; les économies sont une conséquence, pas un but. »
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