La psychiatrie à la réforme

Publié le 21/10/2001
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Le 24 octobre, Bernard Kouchner présentera en conseil des ministres un programme de réforme de la santé mentale. Préconisée et attendue depuis des années par les professionnels, cette refonte de la psychiatrie, au nom des patients, s'inspire en partie des recommandations du rapport Piel-Roelandt remis au début de l'été au ministre délégué à la Santé (« le Quotidien » du 12 juillet).

L'objectif général de la réforme est d'en finir avec les concentrations psychiatriques hospitalières, de donner une place prépondérante aux usagers, de réformer les soins obligatoires et les études des professionnels concernés.
Sur ce dernier point, des infirmiers, soutenus par des psychiatres, ont manifesté dans les rues de Paris, le 18 octobre, pour obtenir des avancées quant à leur formation. Ils devraient être rassurés, puisque Bernard Kouchner propose « une spécialisation pour les infirmiers en psychiatrie ». Il existe actuellement des stages de formation d'une durée de 8 semaines, contre 12 avant 1992. Pour les médecins, la future réforme du 3e cycle des études médicales introduira un semestre obligatoire en secteur de santé mentale.

Des services territoriaux

Pour l'essentiel, la nouvelle politique de santé mentale doit promouvoir les soins mobiles à domicile, 24 heures sur 24, et les unités d'hospitalisation à temps plein de 15-25 lits dans des cliniques générales ; et les détenus ne sauraient être oubliés. Les secteurs psychiatriques céderaient la place à des « services territoriaux de psychiatrie », couvrant chacun 210 000 habitants, et dotés de « réseaux territoriaux de santé mentale » composés notamment de généralistes et d'intervenants non médecins. Autre point : la législation relative aux soins sous contrainte pourrait être abrogée.
La communication de Bernard Kouchner sur la santé mentale au prochain conseil des ministres sera le prélude à une éventuelle future « loi d'orientation ».

Philippe ROY

Source : lequotidiendumedecin.fr: 6993