Le Congrès international de la Société européenne de psychiatrie de l'enfant et de l'adolescent a lieu tous les quatre ans depuis la fondation de l'association. A Paris, plus de 700 communications sont attendues, à destination de quelque 1 200 chercheurs, psychiatres, psychologues, généticiens, épidémiologistes et spécialistes de l'imagerie médicale.
Le thème retenu, « Psychopathologie du développement : transmission et changement », s'intéresse aux modalités de transmission des troubles psychiques et à l'importance des processus de changement de leur expression, en fonction du développement de l'enfant mais aussi de l'évolution sociale et des thérapeutiques. « Il faut rechercher la clef des maladies de l'adulte dans le développement de l'enfant et de l'adolescent », souligne le Pr Philippe Jeammet (institut mutualiste Montsouris, Paris), président de l'ESCAP.
Pour s'y atteler, le programme du congrès comportera chaque jour une conférence plénière : « Génétique, psychiatrie et idéologie », le 29, avec le Pr Axel Kahn (hôpital Cochin, Paris), « L'apport de la génétique, de l'environnement et du développement dans la compréhension de la psychopathologie infantile » (Pr Michael Rutter, Grande-Bretagne) le 30, et « L'évaluation des traitements en psychiatrie de l'enfant et de l'adolescent » (Pr Remsschmidt, Allemagne), le 1er octobre.
Etablir des diagnostics plus précoces
Deux débats seront proposés autour des thèmes de l'hyperactivité, d'une part, de la psychothérapie psychodynamique et de la thérapie comportementale, d'autre part. Enfin, une série de symposiums viendra ponctuer le congrès, que ce soit sur la schizophrénie, les troubles du comportement alimentaire, l'imagerie cérébrale, l'autisme, ou encore les violences de guerre.
Pour le Pr Bernard Golse (Necker - Enfants-Malades, Paris), il y a eu un important changement ces trente dernières années dans ce que le corps social attend de la pédopsychiatrie. On constate une demande croissante d'aide à partir de « symptômes » comme l'hyperactivité, la violence, etc. Selon Bernard Golse, la psychiatrie du jeune enfant s'est beaucoup développée ces dernières années, en particulier autour du modèle polyfactoriel. Ce dernier intègre dans une vision globalisante la prise en compte des facteurs endogènes (éléments biologiques ou génétiques,, par exemple) et exogènes (écologie, alimentation, relationnel, etc.). Ainsi, explique le Pr Philippe Jeammet, « il n'y a pas une hérédité mais une héritabilité qui, lorsqu'elle se combine à un certain nombre de facteurs, constitue un point de vulnérabilité ». Seule l'étude de l'ensemble des facteurs permet de mettre en place un programme cohérent de traitement, associant par exemple psychothérapie et médicaments.
Les membres de l'ESCAP soulignent la nécessité d'un diagnostic plus précoce. Pour eux, il ne s'agit pas de cataloguer les enfants dès leur plus jeune âge mais au contraire de dépister « ceux qui ont besoin de nous », avant qu'ils ne s'enferment dans des comportements pathologiques avec une « contrainte de répétition ». Car, rappelle justement le président de l'ESCAP, « la maladie mentale, c'est avant tout la privation de liberté ».
* CNIT la Défense. Pour en savoir plus : www.escap2003.com
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