QUELQUES CHIFFRES pour illustrer l'enjeu : moteur économique du Canada avec une croissance du PIB de 7 % en 2006, la province d'Alberta, située juste à l'est de la Colombie-Britannique, dispose d'une superficie supérieure à celle de la France (661 000 km2) pour une population de seulement 3,2 millions d'habitants. Ces habitants vivent à 80 % dans les centres urbains du sud de la province.
L'Alberta tire son dynamisme d'une activité économique et industrielle implantée de longue date, ainsi que du développement de l'extraction des ressources naturelles de la région, qui dispose notamment des plus importantes réserves naturelles de pétrole brut après l'Arabie saoudite. Sauf que ce pétrole est emprisonné dans des sables pétrolifères, ce qui rend son extraction coûteuse. Le renchérissement des cours du brut la rend cependant très compétitive depuis quelques années.
L'Alberta est également le troisième fournisseur mondial de gaz et investit massivement et, avec succès, dans des secteurs innovants comme les nanotechnologies ou l'écotechnologie.
Un tel développement nécessite un accroissement concomitant des ressources humaines. C'est la raison pour laquelle la ministre albertaine de l'Emploi, de l'Immigration et de l'Industrie, Iris Evans, est actuellement en Europe pour une opération de charme à destination des candidats à l'émigration. «Notre problème est simple, a-t-elle expliqué à Paris. Notre population est insuffisante, et nous manquons surtout de personnes qualifiées et instruites pour répondre aux pressions de notre économie.» Certes, l'Alberta recherche notamment des ingénieurs, des techniciens, des opérateurs de machine, des mécaniciens et des gestionnaires. Mais, comme le rappelle Iris Evans, cette province canadienne, qui table sur la venue en dix ans de plus de 100 000 immigrants, recherche également des médecins, des infirmières, des dentistes et des pharmaciens. Et l'Alberta a des arguments, en dehors de la qualité de vie qui y règne, assure Mme Evans. L'Alberta dispose en effet des taux d'imposition les plus bas du Canada ; il n'y a pas de TVA, pas d'impôt sur le capital, peu de charges sociales.
Pour les médecins qui seraient tentés par l'aventure, les avantages de l'Alberta ne manquent pas, comme le rappelle Iris Evans : «Nous devenons un centre international majeur de recherche en santé et en prestations de soins de santé. Nos régions sanitaires ouvrent la voie à de nouvelles approches pour les soins de santé primaires, les dossiers électroniques de santé, les traitements contre le cancer, et un vaste éventail d'approches innovantes en matière de soins de santé.» Bref, un vrai petit coin de paradis, si l'on oublie le rude climat qui règne sous ces latitudes : le site educationcanada.com parle à ce sujet d'un long hiver froid et d'un été doux ou chaud. Chaud parfois tout au sud de la province, mais nettement plus frisquet plus au nord, où les températures estivales dépassent rarement les 15 ou 16 degrés.
Reste que pour les professionnels de santé qui seraient tentés de franchir le pas, le parcours peut paraître sinueux, notamment en ce qui concerne la validation par le gouvernement albertain des diplômes étrangers. «L'équivalence avec nos diplômes nationaux n'est pas automatique, précise Louise Van Winkle, collaboratrice d'Iris Evans au ministère. Mais, tout d'abord, obtenir ces équivalences est nettement plus simple pour les immigrants d'origine européenne que pour les autres. Ensuite, nous nous adaptons en fonction de nos besoins. Si bien qu'un médecin libéral pourra fort bien commencer à exercer chez nous avec un tutorat de ses pairs avant d'avoir obtenu ses équivalences.» Un site Internet (en anglais) propose tout à la fois des offres d'emploi dans l'Alberta, ainsi qu'un vade-mecum pour le candidat à l'immigration (www.alberta-canada.com). On y trouve les formalités à remplir, des offres d'emploi et un grand nombre de conseils à l'attention des candidats à l'aventure.
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