GREG SUTTCLIFFE et coll. (Scripps Research Institute et ModGene) sont partis de modèles murins de la maladie. Chez ces animaux, trois gènes avaient été identifiés comme étant responsables de la synthèse de la protéine et de son accumulation. Ils avaient été séquencés sur deux souches de souris, B6 et D2.
Leur étude a permis de mettre en évidence de bonnes similitudes pour les trois gènes. L’un d’entre eux a attiré tout particulièrement l’attention de l’équipe : celui de la préséniline 2. Cette protéine est impliquée dans l’enzyme participant à la synthèse de la protéine bêta-amyloïde pathogène. La surprise a été de constater que l’expression du gène de la préséniline 2 se fait dans le foie et non dans le cerveau. Plus elle est élevée, plus l’accumulation de bêta-amyloïde est importante dans le cerveau des souris et plus la maladie d’Alzheimer se développe.
Ce constat conduit à penser que la protéine née dans le foie se dirige vers le cerveau. Et surtout à se dire que le blocage de la production hépatique pourrait protéger le cerveau.
L’hypothèse devait être testée. Les chercheurs ont choisi de le faire sur des souris sauvages, afin d’être au plus près des conditions normales de synthèse de la protéine bêta-amyloïde. Ils les ont soumises à un traitement par imatinib, traitement de certaines leucémies et tumeurs intestinales. Cette molécule réduit la production de bêta-amyloïde, avec un taux minime de franchissement de la barrière hémato-méningée. De fait chez les souris ainsi traitées, le taux de protéine a chuté de façon spectaculaire, non seulement dans le sang, mais également au niveau cérébral.
Ce test animal permet deux constats : la protéine bêta-amyloïde trouve bien son origine hors du cerveau ; l’imatinib pourrait devenir un traitement préventif et curatif de l’Alzheimer. Reste à passer au stade de la clinique humaine.
« Journal of Neuroscience Research », mars 2011.
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