DES DONNÉES d'observation ont suggéré que l'HTA représente un facteur de risque de diabète de type 2, les deux troubles coexistant fréquemment. Ajay Gupta et al. (Londres), investigateurs de l'étude ASCOT-BPLA (Anglo-Scandinavian Cardiac Outcomes Trial-Blood Pressure Lowering Arm), ont recherché les facteurs de risque d'apparition d'un diabète chez des hypertendus. Et ils identifient le traitement le plus adapté pour réduire le risque.
L'analyse, portant sur une population de 19 257 patients hypertendus participant à l'étude ASCOT-BPLA, «donne des preuves solides qu'un traitement de l'hypertension avec un schéma thérapeutique associant l'amlodipine et le périndopril, réduit significativement le risque d'apparition d'un diabète de type2, comparativement à un traitement fondé sur l'association de l'aténolol et d'un thiazidique».
Au total, 19 257 patients âgés de 40 à 79 ans ont été randomisés pour recevoir l'un des deux traitements antihypertenseurs : aténolol plus thiazidique ou bien amlodipine plus périndopril. Parmi ces 19 257 hypertendus, 14 120 patients étaient considérés comme à risque de développer un diabète car ils présentaient une altération du métabolisme glucidique. Au cours de la période de suivi, qui a duré en moyenne 5,5 ans, sont apparus 1 366 cas de diabète (9,7 %).
Glycémie à jeun élevée à l'inclusion.
L'application d'un modèle de Cox multivarié, développé pour identifier des facteurs prédictifs indépendants, fait apparaître différents facteurs associés significativement au risque de diabète non insulinodépendant. Une glycémie à jeun plus élevée à l'inclusion représente le facteur prédictif le plus fort : le risque augmente de 5,8 fois pour chaque mmol/l d'augmentation au-dessus de 5 mmol/l. Un indice de masse corporelle élevé (augmentation de 42 % du risque), des triglycérides augmentés, un âge inférieur à 55 ans et une hypertension systolique sont d'autres facteurs significativement associés au risque de diabète, tout comme l'existence d'une micro-albuminurie, et de plus de trois facteurs de risque cardio-vasculaire. À l'inverse, plusieurs éléments représentent des facteurs protecteurs.
Le traitement combinant amlodipine et périndopril est associé à une réduction de 31 % du risque de développer un diabète de type 2, par comparaison avec l'association aténolol + thiazidique. «Traiter 30patients par l'association amlodipine et périndopril pendant 5ans permet d'éviter un cas de diabète non insulino-dépendant.» Par ailleurs, un taux élevé de cholestérol-HDL, une consommation (raisonnable) d'alcool et un âge supérieur à 55 ans apparaissent aussi comme des éléments protecteurs significatifs.
Un rôle protecteur contre le diabète de type 2.
Cette étude démontre l'importance du traitement antihypertenseur, après détermination du taux de glucose à jeun et de l'IMC, soulignent A. Gupta et coll. : «Il existe dans la littérature un nombre croissant de preuves indiquant que des produits qui bloquent le système rénine-angiotensine exercent un rôle protecteur contre le développement d'un diabète de type2.»
Le différentiel du risque de diabète de type 2 entre les deux types de traitement testés persiste quel que soit le risque à l'inclusion. Ce qui fait dire aux auteurs qu' «un usage judicieux sera bénéfique à toutes les catégories de risque». Et d'autant plus que le rapport bénéfice-coût de l'association inhibiteur calcique-IEC est avantageux.
« Diabetes Care », 30 janvier 2008.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature