L'ACCENT est mis sur la nécessité de conditions de mesure extrêmement rigoureuses au cabinet médical (trois mesures lors d'une consultation, aux deux bras, en retenant la valeur la plus haute, en position debout et couché, en mesurant la fréquence cardiaque ; nécessité de trois consultations...). La référence à d'autres modes de mesure tels que la mesure en ambulatoire est officiellement reconnue mais ne doit pas remplacer la mesure au cabinet ; elle a des valeurs de normalité spécifique plus basses que celles du cabinet médical (135 mmHg/85 mmHg). Cette automesure doit être réalisée avec des appareils validés, mesurant la tension au minimum toutes les demi-heures chez un patient menant une activité normale et tenant un véritable journal de bord de ses activités. Elle est indiquée en cas de suspicion de l'effet « blouse blanche », d'hypertension artérielle nocturne, résistante au traitement, labile, sévère, ainsi que chez le sujet âgé, la femme enceinte, les patients diabétiques ou ayant une néphropathie.
La limite supérieure de normalité au cabinet médical est toujours la même : PA < 140/90 mmHg, mais les valeurs optimales sont inférieures à 120/80 mmHg.
Facteurs de risque.
La pression artérielle sert de base à la stratification du risque pour quantifier le pronostic, mais la recherche de facteurs de risque et d'antécédents pathologiques ou d'atteintes des organes cibles entre en ligne de compte. Ainsi, sur le plan biologique, il faut s'intéresser : au dosage de la protéine C réactive > ou = 1 mg/dl, la recherche de microalbuminurie (30-300 mg/24 h), à l'augmentation discrète de la créatinémie
(homme 115-133μmol/l, femmes 107-124 μmol/l). Au niveau paraclinique, la pratique d'un écho-Doppler carotidien ou fémoral recherchera une augmentation de l'épaisseur intima-média (> ou = 0.9) ou la présence de plaques d'athérome. Une hypertrophie ventriculaire gauche sera recherchée à l'électrocardiogramme et à l'échocardiogramme (indice de masse ventriculaire gauche pour les hommes supérieur ou égal à 125 mg/m2, pour les femmes supérieur ou égal à 110 mg/m2).
Bien entendu, les autres facteurs de risque tels que le tabagisme, la dyslipoprotéinémie, les antécédents cardio-vasculaires, l'obésité abdominale (supérieure à 88 cm chez la femme et 102 chez l'homme) doivent être pris en compte.
C'est en se référant aux niveaux de pression artérielle et aux facteurs de risque qu'est proposée une stratégie de prise en charge thérapeutique, en faisant référence, selon les cas, soit à des règles hygiénodiététiques seules au départ, soit à l'association d'emblée des règles hygiénodiététiques et à un traitement médical.
D'après les communications des Prs G. Parati, J.-M. Mallion, X. Girerd et du Dr L. Chevallier, lors d'une journée organisée par Boehringer Ingelheim France
La santé, ça se cuisine
Il est maintenant bien admis que les patients atteints de maladies cardio-vasculaires doivent porter une attention particulière à leur alimentation. Les préventions primaire et secondaire passent par un choix judicieux des aliments et un certain nombre de règles nutritionnelles peuvent être dictées à partir de certaines études (Monica, Dash, Indo-mediterranean Diet Heart Study...). D'après ces dernières, l'approche nutritionnelle ne se résume pas au contrôle du poids. La consommation d'aliments protecteurs doit être encouragée comme la prise de produits naturellement riches en antioxydants, en acide gras oméga 3, en folates, en fibres, en potassium... et pauvres en chlorure de sodium. Les modes de préparation ont également leur importance et la considération hédonique doit être largement prise en considération. Il est donc indispensable de conseiller aux patients de « cuisiner leur santé » tout en tenant compte et en respectant les traditions régionales, culturelles et religieuses. Le message à délivrer doit aussi s'intégrer dans le cadre d'une bonne hygiène de vie qui inclut la lutte contre le tabagisme et la sédentarité.
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