LE TRAUMATISME se définit comme un événement violent et brutal faisant irruption dans la vie d'un individu. La symptomatologie posttraumatique se décompose en trois périodes : la réaction immédiate, le temps de latence, puis les réactions tardives, qui constituent le syndrome posttraumatique proprement dit. La première phase est la réaction immédiate, certains sujets s'installent dans l'hébétude, d'autres, au contraire, dans une vive agitation difficilement contrôlable. Après ces premières réactions, on observe une phase de latence qui peut durer de quinze jours à six mois, voire plusieurs années. Cette période est particulièrement importante pour le suivi du patient puisque c'est après cette phase de latence que le syndrome posttraumatique (Ptsd - posttraumatic stress disorder) apparaît (syndrome de remémoration, évitement persistant des stimuli associés au traumatisme, émoussement de la réactivité générale ainsi que l'hyperactivité neurovégétative). Ce syndrome peut parfois entraîner une modification de la personnalité. Certains adoptent alors une « personnalité traumatique ». L'individu n'est plus le même, il est victime d'absences profondes et parfois d'un profond sentiment de culpabilité. Grâce aux travaux du Pr Crocq, le psychotraumatisme est reconnu comme une véritable maladie depuis 1992. Crashs aériens, accidents de la route ou attentats, tous ces événements traumatisants réclament désormais l'intervention d'une équipe d'assistance psychologique. Mais si ces précautions permettent de limiter les conséquences, elles ne peuvent faire disparaître complètement le syndrome posttraumatique.
Selon plusieurs études épidémiologiques menées dans la population générale américaine, les taux de Ptsd au cours de la vie seraient de 8 %. Selon les résultats de l'étude européenne ESEMeD, la prévalence du Ptsd sur la vie entière serait de 1,9 % alors que la prévalence des troubles mentaux est de 25 % et celle de la dépression majeure de 12,8 %. Pour le Ptsd, il existe une nette différence entre les sexes : 2,9 % chez les femmes contre 0,9 % chez les hommes. De 40 à 60 % des patients qui subissent un Ptsd présentent des symptômes qui deviennent chroniques (plus de six mois). Par ailleurs, la comorbidité est très fréquente : jusqu'à 80 % des patients atteints d'un Ptsd connaissent d'autres troubles tels qu'anxiété, dépression, abus d'alcool ou autres drogues.
Les facteurs qui influencent la réponse.
Différents facteurs sont susceptibles d'influencer la réponse à un traumatisme. Il s'agit des caractéristiques de l'événement (très fréquent en cas de viol - 60 % -) et du degré d'exposition à celui-ci (menace vitale caractérisée), mais surtout de facteurs individuels tels que l'âge, le sexe, le niveau de développement psychoaffectif et les antécédents personnels (alcool, drogue, anxiété...). Les facteurs sociaux et familiaux constituent également des facteurs de susceptibilité, encore appelés facteurs de vulnérabilité.
Si l'approche thérapeutique nécessite, bien évidemment, des modalités psychothérapeutiques et médicamenteuses combinées et non mutuellement exclusives, deux temps différents doivent être distingués sur le plan chimiothérapique. Dans les premiers temps qui suivent l'événement (environ trois semaines), le praticien veillera à tenter d'enrayer une anxiété trop prolongée ou des troubles massifs du sommeil, susceptibles d'entraver les facultés d'adaptation et de restauration du sujet. L'intérêt de la prescription d'un anxiolytique ou d'un hypnotique peut se dégager, tout en restant très prudent et en utilisant ces traitements pour une durée courte. A partir du premier mois, éventuellement à la fin de la troisième semaine, et de toute manière dès l'apparition de novo, la résurgence ou l'aggravation des premiers signes de la maladie (notamment symptômes de répétition et d'hyperréactivité neurovégétative), le traitement par Isrs telle la paroxétine devient nécessaire.
Réduire les symptômes cibles.
Son objectif sera la réduction des symptômes cibles (intrusions/évitement-émoussement/hyperréactivité neurovégétative) et des symptômes associés (dépressifs ou anxieux). Le traitement facilitera la démarche psychothérapique en contribuant au contrôle des réactions biologiques et physiologiques du stress, au rétablissement d'une inscription sociale et professionnelle et au contrôle de l'impulsivité. Un traitement d'entretien permettra en outre d'éviter la chronicisation.
Mésilate de paroxétine, indiqué dans l'épisode dépressif majeur, l'anxiété généralisée, la phobie sociale, le trouble panique et les TOC, Divarius a obtenu le 25 juillet 2005 une extension d'AMM dans l'état de stress posttraumatique.
Conférence de presse organisée par Chiesi, à laquelle participaient : L. Crocq, L. Jehel, J. Audet et F. Ducrocq.
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