Les individus ayant un diabète de type 2 ont pris davantage d’antibiotiques dans les 15 années qui ont précédé leur diagnostic, selon une étude danoise publiée dans le « Journal of Clinical Endocrinology and Metabolism ». Si l’étude ne peut conclure au lien de causalité, les résultats suggèrent que la prise d’antibiotiques augmente le risque de diabète. À l’inverse, une autre explication valable serait que ces individus, en train de développer au long cours un diabète de type 2, sont à risque accru d’infections pendant cette période.
Le maillon du microbiote intestinal
À partir de 3 registres nationaux, l’équipe du Gentofte Hospital a comparé la prise d’antibiotiques de plus de 170 000 sujets diabétiques, à celle d’une population témoin de 1,3 million de sujets. Les sujets diabétiques avaient en moyenne 0,8 prescription d’antibiotique par an, par rapport à seulement 0,5 dans les sujets non diabétiques. Selon un effet dose-réponse, les individus à consommation élevée d’antibiotiques présentaient un risque plus élevé d’avoir un diabète de type 2. Les antibiotiques à spectre étroit, comme la pénicilline V, étaient associés au risque le plus élevé.
Depuis quelques années, l’hypothèse du microbiome intestinal est évoquée dans le développement du diabète de type 2. Un microbiote perturbé par les antibiotiques pourrait entraîner des troubles du métabolisme glucidique. Dans une étude publiée fin septembre 2014, la prise d’antibiotiques chez le nourrisson a été associée à un plus gros poids dans l’enfance. L’association entre la prise d’antibiotiques, diabète et microbiote intestinal pourrait apporter de nouvelles clefs pour comprendre et prévenir l’épidémie actuelle de diabète.
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