Notre nouveau président a annoncé avant son élection vouloir développer une mesure phare dans le domaine de la santé : la prévention.
Nous pouvons très bien le comprendre, car cela permet d’éviter des problèmes de santé tout à fait néfastes pour les patients et la collectivité.
Cependant de nombreuses questions peuvent être posées concernant la façon dont cette politique pourra être mise en œuvre.
? Dans un premier temps, ce sont les jeunes étudiants qui vont se frotter en premier à cette pratique. Quid de la prévention au sein des cabinets de médecine générale ? Les généralistes seront-ils invités à effectuer de la prévention ? Si tel est le cas, de quelle manière seront-ils incités à effectuer cette tâche ?
N’oublions pas que le nombre de praticien se réduit de plus en plus, et que les patients ayant des pathologies aiguës ont parfois des difficultés à trouver un praticien disponible. Aussi, dans cette optique, la prévention reste secondaire aux yeux de la plupart des praticiens qui s’affairent à panser les plaies d’un système de santé à bout de souffle.
2) De quelle façon allons-nous rendre la politique de prévention plus lisible et cohérente ? Nombreux sont les messages très contradictoires diffusés par les médias en ce qui concerne des pratiques préventives. Ainsi, nombreux sont les patients qui refusent catégoriquement en prévention secondaire une statine alors qu’ils sont coronaropathes, car ils ont noté grâce aux médias les effets secondaires de ces traitements.
Prévenir les troubles du comportement de l’adolescent semble une nécessité. À ce titre, une des clés (ce n’est pas la seule) reste l’interdiction de la consommation de haschich. Or on se rend compte que cette drogue est actuellement banalisée par les forces publiques, et par certains politiques qui veulent la régulariser.
3) Quel sera le rôle effectif des pouvoirs publics dans la politique de prévention ? Si nous nous référons à la vaccination, nous voyons qu’il va falloir se retrousser les manches pour redresser la barre dans ce domaine. Outre le fait que notre ministre a jeté le discrédit sur les vaccinations dites « obligatoires » qu’elle ne connaissait pas, la vaccination de l’hépatite B pour les adolescents qui doivent travailler dans le sanitaire reste une réelle problématique. En effet, elle ne peut pas être effectuée au sein des cabinets de médecine générale du fait d’une pénurie de vaccins.
4) Quelles seront les actions de prévention prioritaires ? Le champ est très vaste, et on se rend compte qu’il sera difficile de choisir parmi la totalité de ces actions.
Tout cela pour dire que promotionner la prévention semble une bonne chose, mais il ne faut pas oublier que cela passe par les médecins, mais aussi les pouvoirs publics, et d’autres acteurs : force publique, enseignants, éducateurs…
À une période où la médecine libérale connaît un véritable problème d’effectif, il est important de la revaloriser, d’augmenter ses effectifs, lui permettre de s’épanouir et d’être reconnue à sa juste valeur, et enfin d’être respectée.
J’espère que notre président sera capable d’agir dans ce sens, et donnera l’impulsion pour redorer le blason de notre système de santé.
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