Alors que certains médicaments anti-ostéoporotiques ont vu dernièrement leurs indications se restreindre, la journée mondiale contre l’ostéoporose du 20 Octobre a mis en avant cette année les approches nutritionnelles dans la prévention de la maladie. « Une alimentation équilibrée et suffisamment riche en calcium (Ca) participe à la bonne santé osseuse et permet ainsi de retarder significativement la survenue d’une fracture » a rappelé le Grio (Groupe de recherche et d’information sur les ostéoporoses) à cette occasion.
Pour le Grio, les apports en Ca doivent être compris entre 1000 et 1500 mg/j, « avec des valeurs plus proches de 1500 mg chez le sujet en croissance ou le sujet âgé » précise le Pr Michel Brazier (Amiens). Le plus souvent, une alimentation équilibrée est suffisante pour atteindre ces valeurs. «Cependant, les études montrent que les sujets qui nécessitent des apports plus élevés, sont souvent ceux qui en consomment le moins, alerte le Pr Brazier. C’est le cas des sujets âgés en raison d’une diminution des apports alimentaires, souvent liée à une baisse de l’appétit et à un vieillissement du système digestif, mais aussi des sujets jeunes en raison de modifications des habitudes alimentaires avec une inappétence des produits laitiers.
Ne pas trop en faire
Dans ces populations, « après un bilan des apports grâce au questionnaire calcique*, une supplémentation peut être envisagée lorsque le déficit est marqué, et prolongée ». Tout en veillant à ne pas en faire trop. Car si « le calcium d’origine alimentaire semble très bien toléré, quelques études récentes évoquent un risque cardio-vasculaire augmenté avec la prise de calcium pharmaceutique seul rapporte le Pr Brazier. Ce risque n’est pas certain mais dans un souci de précaution, il est recommandé de minimiser les risques en apportant les quantités strictement nécessaires en calcium, en privilégiant par ailleurs le calcium d’origine alimentaire et en associant la vitamine D dans la mesure du possible ».
Sur ce dernier point, les récentes recommandations du GRIO prônent une supplémentation en vitamine D à large échelle, sans dosage préalable, dès 65 ans, ainsi que chez tous les sujets en déficit avéré quel que soit leur âge « la correction des insuffisances par l’alimentation n’étant pas réaliste ».
Au-delà du calcium et de la vitamine D, d’autres nutriments pourraient contribuer à la bonne santé osseuse même si cela reste encore du domaine de la recherche (lire aussi p 21).
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