TOUS LES ENSEIGNANTS le savent : la pédagogie consiste à répéter inlassablement les mêmes informations sous des formes différentes pour ne pas lasser l'auditoire. Un avis partagé par le Pr Henri Lôo (centre hospitalier Sainte-Anne, Paris) : « Il y a une grande demande d'informations du public sur les maladies mentales, notamment la dépression et la schizophrénie. Il faut répéter la même chose de façon différente par des conférences, des plaquettes et des formats plus ludiques comme la bande dessinée. » Réalisé avec son concours scientifique et celui du Dr Marie Carpentier et édité par Narratives, l'ouvrage, intitulé « Le Retour des ombres », fait suite à la parution en 2002 de « Une si longue nuit ». On y retrouve les mêmes personnages : Lisa, une jeune actrice de cinéma, fragile, entrée dans la dépression à la suite d'une série de deuils traumatisants, son amie photographe, son attaché de presse, son ex-mari journaliste. « Nous nous sommes limités à ne délivrer deux messages essentiels sur les épisodes dépressifs majeurs : la nécessité d'un traitement médicamenteux et celle de la compliance du malade », précise le Pr Henri Lôo. Dans ce type de pathologie, le risque de récidive est très important : « Il y a 50 % de rechutes dans les deux premières années qui suivent un épisode dépressif, 75 % dans les dix années suivantes et 90 % de rechutes quand le patient a connu déjà trois épisodes dans sa vie », précise le Dr Marie Cartier.
Les facteurs de risque de récidive sont dus aux antécédents familiaux, à l'âge précoce du premier épisode et surtout à l'interruption prématurée du traitement sur l'initiative du patient. « Les patients arrêtent souvent leur traitement parce que la maladie dépressive est mal acceptée, qu'ils doutent de l'efficacité du traitement ou qu'ils en remettent en cause l'utilité dès qu'ils ont l'impression d'aller mieux », analyse le Dr Cartier.
L'observance du traitement est pourtant essentielle : après le troisième épisode, la poursuite du traitement au-delà de six mois permet de diviser par deux le risque de récidive.
La bande dessinée sera distribuée aux médecins généralistes et aux psychiatres par les délégués médicaux des laboratoires Pfizer. A eux de la laisser à disposition dans leur salle d'attente ou de la distribuer aux patients atteints d'épisodes dépressifs majeurs ou même à leur entourage. Il reste que la forme ludique de la transmission d'une information médicale ne convient pas nécessairement à tous les patients. Aux médecins de s'adapter aux besoins et questions de chacun et surtout de savoir convaincre que « quand on est bien pris en charge, même si le chemin est long, on peut sortir du trou noir », conclut le Dr Marie Cartier.
Episodes dépressifs majeurs
La prévention par la BD
Publié le 02/06/2004
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Source : lequotidiendumedecin.fr: 7552
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