À L'ÉCHELLE de l'Union européenne, ce sont 13 000 nouveaux cas de cancer du sein qui pourraient être évités chaque année si l'obésité était traitée. Le risque se réduirait de 30 à 40 % si le programme d'activité physique à raison de 30 minutes par jour, 5 jours par semaine, était adopté par les populations. Ces chiffres ne sont pas lancés au hasard, mais sont issus d'études sérieuses et récentes, l'année 2008 ayant été fertile à cet égard. On peut citer, par exemple, l'étude publiée en mars dans « Nature ». Elle montre la réduction du risque en relation avec l'activité physique soutenue sur une cohorte de femmes aux États-Unis.
Le thème de la prévention du cancer du sein, novateur, et qui va connaître des développements dans un futur proche, a été choisi comme sujet phare du congrès, car si le dépistage, les risques génétiques ou l'amélioration des traitements sont débattus habituellement, ses possibilités de prévention demeurent largement sous-estimées des professionnels de santé et ignorées du public.
Une alimentation riche en énergie.
On ne dit sans doute pas assez qu'une alimentation riche en énergie (viande rouge, alcool au-delà de 10 g quotidiens, soit un verre, quelle que soit la boisson) concourent à augmenter les hormones sexuelles et notamment les estrogènes séquestrés dans les lipides corporels, ainsi que l'insuline (IGF), et qu'un allaitement maternel prolongé est protecteur. Ces notions pratiques de prévention, peu coûteuses en investissements, sont d'ailleurs tout aussi valables contre le cancer du côlon ou de la prostate.
Le congrès de La Baule, du 5 au 7 novembre, va traiter des quatre grandes pistes de prévention du cancer du sein : la modification des facteurs de la vie hormonale, l'alimentation et le surpoids, l'activité physique, la lutte contre l'alcool et la chimioprévention (prévention hormonale médicamenteuse). Avec les corollaires suivants : peut-on détailler les facteurs de risque actuels et émergents ? Peut-on calculer le risque individuel de chaque femme ; peut-on intervenir sur ces facteurs ? Surtout, peut-on convaincre les femmes de suivre ces recommandations ? La ministre Roselyne Bachelot va intervenir sur la politique de prévention.
La Société française de sénologie et de pathologie mammaire (SFSPM) regroupe en multipartenariat tous ceux qui s'occupent du sein. Son site est ouvert au public et comporte des espaces de discussion : www.senologie.com.
Conférence de presse avec le Dr Brigitte Séradour (présidente de la SFSPM), le Pr Pierre Kerbrat (Rennes) et le Dr Mario Campone (Nantes).
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