SA MISSION sur l'hôpital terminée, Gérard Larcher va pouvoir se concentrer sur un objectif autrement plus ambitieux : la conquête de la présidence du Sénat, qui lui permettrait de devenir ainsi le deuxième personnage de l'Etat (susceptible d'assurer l'intérim en cas de vacance du pouvoir du président de la République). Le maire de Rambouillet, et ex-président de la Fédération hospitalière de France (FHF), est un candidat pressenti (mais non déclaré) au perchoir, surtout depuis qu'il a retrouvé son siège de sénateur UMP des Yvelines en octobre 2007, après l'avoir abandonné délibérément trois ans plus tôt.
Le mandat de Christian Poncelet, président du Sénat depuis octobre 1998, arrive à échéance à l'automne prochain, lors du renouvellement partiel de la Haute Assemblée. Or son successeur devrait vraisemblablement être aussi de droite car le basculement du Sénat dans l'opposition n'est pas pour demain, malgré la poussée de la gauche aux élections régionales et cantonales de 2004, aux municipales et aux cantonales de mars 2008.
Les sénateurs sont certes élus au suffrage universel indirect dans chaque département par un collège composé d'élus de la circonscription – députés, conseillers régionaux, conseillers généraux et délégués des conseils municipaux. Mais certains de ces « grands électeurs » – en particulier les délégués des petites communes rurales de moins de 9 000 habitants – pèsent plus que d'autres au sein du collège. En outre, seulement un tiers des sénateurs seront renouvelés, soit 102 sièges sur 331, auxquels s'ajouteront 12 nouveaux sénateurs.
Au final, les résultats des prochaines élections sénatoriales ne devraient donc pas bouleverser la donne au palais du Luxembourg, comme l'a reconnu lui-même Jean-Pierre Bel, président du groupe socialiste à la Haute Assemblée, dans une tribune parue dans « le Monde » du 25 mars. «Si on procède aux projections les plus optimistes pour elle (...), la gauche, majoritaire dans les régions, dans les départements et dans les villes, ne sera toujours pas majoritaire au Sénat», déplorait-il.
Si la vague rose des récents scrutins locaux ne fera pas battre en retraite Gérard Larcher, il reste que le sénateur des Yvelines a plus d'un concurrent réel ou supposé dans la course à la présidence. A commencer par le président sortant du Sénat en personne, puisque Christian Poncelet a déjà laissé entendre que, à 80 ans, il «n'exclut rien». L'ex-Premier ministre Jean-Pierre Raffarin se tient prêt, tandis que Jean-Claude Gaudin, tout juste réélu à la mairie de Marseille, ne dirait pas non…
Vu le trop-plein de candidats UMP, Gérard Larcher devra déployer tous ses talents de fin négociateur et user de sa bonhomie pour convaincre ses pairs qu'il est le plus apte à remplir le rôle de président du Sénat dans un contexte de réforme institutionnelle.
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