LE TEMPS DE LA MEDECINE
LE 12 JUIN 1999, les pharmaciens obtenaient le droit de substitution, qui leur permet de remplacer un médicament princeps prescrit par un médecin par son équivalent générique. L'objectif des pouvoirs publics étant de soulager les finances de l'assurance-maladie en favorisant l'essor des ventes de génériques en général moins chers que leurs équivalents princeps d'environ 30 %. Ce premier pas en faveur des médicaments génériques n'a donné que des résultats modestes, beaucoup de patients ne souhaitant pas voir leur ordonnance modifiée par un pharmacien et un certain nombre de médecins demandant qu'on respecte à la lettre leur prescription. Si on a pu parler à l'époque de frémissement dans la consommation de génériques, l'envol espéré ne s'est pas produit.
Le 5 juin 2002, un coup d'accélérateur est donné par l'accord sur le C à 20 euros. En échange de la satisfaction de cette revendication de longue date, les médecins s'engagent à réaliser 25 % de leurs prescriptions en dénomination commune (DC), dont la moitié devront être des génériques que le praticien pourra prescrire, s'il le veut, sous leur nom de marque.
Et c'est le début du décollage des ventes de génériques en France, la mesure s'accompagnant de campagnes d'information des patients et les médecins ne s'opposant plus à la substitution de leurs prescriptions par le pharmacien. Mais, si la vente de génériques a progressé en France (en septembre 2003, 51,9 % des boîtes de médicaments délivrées au sein du répertoire des groupes génériques étaient des génériques), les statistiques montrent que la prescription en DC reste faible. Même si la Cnam ne dispose pas de chiffres récents et se contente d'extrapolations : selon des chiffres de juin 2003, « environ 5 à 7 % des prescriptions de médicaments sont rédigées en nom de molécule ». De plus, selon une enquête de l'Union des syndicats de pharmaciens d'officine (Uspo) réalisée en mai 2003, les prescriptions réalisées en DC ou en nom de marque de génériques ne représenteraient que 8,25 % des lignes d'ordonnances. Comment délivre-t-on autant de génériques avec si peu d'ordonnances rédigées en DC ? La réponse vient peut-être du Dr Michel Combier, qui expliquait au « Quotidien » le 7 avril 2003 : « Les médecins ont bien compris le sens de l'accord du 5 juin : ils ne sont pas entrés dans les subtilités de 25 % de prescriptions en DC, dont la moitié en généricables. Ils ont prescrit en DC chaque fois que c'était possible. Ils ont aussi laissé les pharmaciens faire leur travail de substitution, car ils ont bien compris que l'important, c'était de faire des économies, un point c'est tout. »
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