LAUREAT en 2000 du prix Nobel de médecine et physiologie pour ses travaux sur la transmission synaptique et sa découverte du mode d'action de la dopamine, le Pr Paul Greengard s'est empressé d'indiquer son intention de doter avec sa part du prix (9 millions de couronnes, soit un peu plus de 1 million d'euros) un fonds destiné à récompenser chaque année les travaux d'une femme dans le domaine de la recherche médicale. Agé alors de 75 ans, ce professeur de pharmacologie et de psychiatrie, directeur du laboratoire de neurosciences moléculaire et cellulaire et du centre de recherche sur la maladie d'Alzheimer à l'université de Rockefeller, déplore les discriminations dont sont victimes les femmes dans le milieu de la recherche - « J'en ai observé beaucoup au cours de ma carrière », dit-il - et décide de baptiser le fonds qu'il vient de créer du nom de sa mère, morte à sa naissance. Ainsi voit le jour un nouveau prix réservé aux femmes, le prix Pearl Meister Greengard.
La première lauréate est une Française, Nicole le Douarin, spécialiste reconnu pour ses travaux en embryologie. Agrégée de sciences naturelles en 1954 à l'âge de 24 ans, elle commence une carrière d'enseignante dans un lycée, avant de se consacrer à la recherche cinq ans plus tard. C'est avec l'équipe de chercheurs du Pr Etienne Wolff qu'elle effectue son travail de thèse doctorat en sciences qu'elle passe en 1964. Dans l'unité de recherche en biologie du développement qu'elle crée en 1966 avec le soutien du Cnrs, elle fait une observation qui change le cours de ses recherches : l'ADN de la cellule de caille constitue un marqueur naturel très fiable qui permet de suivre la migration des cellules au cours du développement embryonnaire. Elle tente de créer des chimères par croisement génétique d'espèces animales différentes. Ses essais de greffe de cellules de caille sur d'autres oiseaux, en particulier les poulets, aboutissent à des découvertes capitales en embryologie et permettent de mieux comprendre l'origine de certaines malformations humaines et altérations du système immunitaire.
En 1975, elle succédera au Pr Etienne Wolf à la tête de l'institut d'embryologie du Cnrs. En 2001, elle est nommée professeur honoraire au Collège de France (chaire d'embryologie cellulaire et moléculaire) et secrétaire perpétuelle de l'Académie des sciences. Elle a reçu de nombreux prix, parmi lesquels le prix mondial Cino del Luca en 2003. Le prix Pearl Meiter Greengard s'élève à 39 224 euros (50 000 dollars).
Prix Pearl Meister Greengard
La première lauréate est française
Publié le 04/11/2004
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Source : lequotidiendumedecin.fr: 7626
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